L’éjaculation féminine, on a tendance à penser que c’est réservé aux actrices porno ou à une certaine élite de femmes dites « femmes fontaine »... jusqu’à ce que ça vous arrive !

Le mythe du squirt

Les femmes – personnes à vulve – aussi peuvent éjaculer, alors qu’on a toujours appris que les hommes – personnes à pénis – éjaculent, et que cela est une caractéristique qui leur est propre. L’idée qu’une femme puisse éjaculer semble totalement anormale. Il est difficile de passer à côté des vidéos pornographiques glorifiant le squirt (mot anglais pour dire éjaculation féminine) des actrices. Cependant, il est difficile de s’identifier à ces femmes-là, sachant que généralement elles semblent déverser des litres de liquide, et on sait que les réalisateurs y vont de leurs effets spéciaux. Généralement, on demande aux actrices de boire 1 à 2 litres d’eau avant une scène de squirt, pour s’assurer qu’il y ait le plus de liquide possible qui sorte. Les besoins du spectacle !

L’éjaculation féminine, ça fait quoi ?

Le « problème » avec l’éjaculation féminine, c’est qu’on a l’impression d’avoir une très forte envie d’uriner. Par conséquent, ça fait un peu flipper. Tu t’imagines être à deux doigts d’asperger ton partenaire d’urine, ce qui n’est pas hyper glamour pour les non-adeptes de l’urophilie. En plus, la sensation forte de vouloir faire pipi n’a rien d’agréable et d’excitant en soi, c’est plutôt très gênant et désagréable. On ressent parfois cette sensation dans un moment intense de plaisir, ce qui bloque parfois la jouissance si on panique à bord. Je ne sais pas pour vous, mais dans ces situations, le résultat est une sensation atroce d’avoir envie de faire pipi après l’acte sexuel, sans que rien ne puisse sortir. Comme si l’orgasme qu’on a retenu continuait de vouloir exploser, mais que ce n’était plus possible. Probablement que c’est votre éjaculation féminine qui a été bloquée en fait.

Et voilà qu’un beau jour (ou une bonne nuit plutôt), après une soirée hautement arrosée, vient l’envie incontrôlable de faire l’amour avec le chéri.  Le sexe est bon, la détente est au max, changement de position et voici la fameuse sensation qui revient. Cette fois, on oublie sa peur et plutôt que de se retenir, on se laisse aller et là, c’est la surprise, l’inattendu, le nectar de plaisir qui surgit ! Alors, étonnamment, le plaisir ressenti n’est pas le même que lors d’un orgasme post cunnilingus par exemple. Le corps ne va pas forcément trembler dans tous les sens, pas l’impression de planer au septième ciel, pas d’éclats de rire ensuite de manière incontrôlable (quoi, vous ne riez pas vous après un orgasme ?). On peut penser que le squirt  provoquer un tremblement de terre en soi, à l’image de l’exagération des orgasmes de camgirls. Et non. En revanche, il y a comme une réelle libération et un sentiment de détente absolue. Comme si le corps se relâchait complètement. Cela n’est pas forcément le plus bel orgasme du monde, et d’ailleurs l’éjaculation n’est pas synonyme d’orgasme (tout comme pour les mecs d’ailleurs. À ce sujet, écoutez le très intéressant podcast sur les orgasmes masculins). Il y a éventuellement un grand étonnement face à cette réaction corporelle, plutôt impressionnante.

Femme fontaine féminine

L’éjaculation féminine : urine ou pas  ?

Apparemment les chercheurs eux-mêmes continuent de se poser la question, si on se fie à Wikipédia. Il s’agirait d’une sécrétion des glandes de Skene situées autour de l’urètre qui se gorgeraient d’eau, et qui serait expulsée sous l’excitation suite à une forte stimulation du point G. Si cette zone est stimulée comme il faut pour générer cette réaction, l’éjaculation peut arriver à chaque fois, c’est une réaction physique naturelle. Ce n’est donc pas quelque chose qui arrive uniquement à un type de personnes à mi-chemin entre la femme et la sorcière et qu’on appellerait des fontaines. Non, cela peut arriver à toutes. D’expérience donc, un relâchement total de l’esprit (et beaucoup de plaisir) est nécessaire pour que le corps se laisse aller à cette réaction. L’éjaculation féminine est-elle un sujet tabou dans le monde des chercheurs-ses?

Sachez que le liquide n’a pas d’odeur, pas de couleur, donc peu de chances de confondre cela avec de l’urine, pas de panique ! En revanche, les draps sont complètement inondés après une éjaculation féminine et il vaut mieux les changer, car impossible de dormir dessus après l’éruption du geyser ! Selon mes lectures, cela dépend des femmes, de si le corps est plein de liquide ou non… ainsi, le changement des draps n’est peut-être pas obligatoire pour toutes. Le phénomène du squirt rappelle à quel point les possibilités du corps et du sexe sont fascinantes.