Êtes-vous excité-e sexuellement lorsque vous imaginez une cravache tenue par une femme vêtue de cuir, latex ou vinyle ? Ou devant l’image d’un homme menotté et obéissant à des ordres ? Ou encore à l’idée de recevoir des fessées érotiques ? Sachez que vous avez sûrement des affinités avec la sexualité BDSM ! Cette sexualité riche et diverse, qui intrigue certain-es et en effraient d’autres, est un univers à part entière, avec ses codes, son langage, ses sous-genres et paliers d’évolution. C’est un style de vie pour les personnes qui pratiquent, célébré d’ailleurs via une Journée mondiale du BDSM, tous les 24 juillet depuis 2003. Pour vous introduire à cet univers, voici un petit dico BDSM de quelques expressions à connaître.

BDSM

Commençons donc par le basique. Le sigle BDSM signifie « Bondage – Discipline – Domination – Soumission – Sadisme – Masochisme. »

Bondage est un terme anglais qui fait référence au fait de lier une personne pour la contraindre. C’est une pratique qui implique de restreindre ou empêcher totalement les mouvements de votre partenaire, via l’utilisation d’accessoires, pouvant impliquer par exemple des menottes ou des cordes, comme avec la technique particulière du shibari.

shibari

Le mot Discipline fait référence aux règles et comportements d’obéissance établies par la personne qui domine dans la relation. Cela peut aussi bien être juste le temps d’un acte sexuel ou au quotidien pour les personnes qui vivent une relation BDSM H24.

Le D signifie aussi Domination et est lié au S de Soumission (on écrit D/s). Une relation BDSM existe seulement s’il y a une personne qui domine et une autre qui se soumet de manière totalement consentie à la personne qui domine. Les deux personnes déterminent ensemble la relation qu’elles veulent entretenir, avec leurs propres règles. Cela peut impliquer des pratiques de bondage ou non, ou des pratiques sadomasochistes.

Les lettres SM qui terminent le sigle BDSM sont les plus connues par le plus grand monde et signifient SadoMasochisme. Les sadiques sont des personnes qui prennent du plaisir à provoquer de la souffrance physique, mentale et/ou émotionnelle à leur partenaire. Les masochistes sont des personnes qui prennent du plaisir à être à la merci de sadiques.

Collier BDSM

Le collier de soumission est un accessoire porté par un soumis/une soumise pour montrer son appartenance à son dominateur/sa dominatrice. C’est un symbole qu’on peut voir comme une alliance dans une relation plus traditionnelle, car c’est un signe d’engagement affectueux et relationnel entre les deux. Ce collier a généralement l’apparence suivante : une bande de cuir noir avec un gros anneau en métal au centre. Le collier de soumission est offert par le dominateur ou la dominatrice, lorsque la relation avec son soumis/sa soumise est officialisée, et c’est à la personne dominatrice de le mettre autour du cou de l’autre. Souvent, on dit de la personne qui porte le collier qu’à partir de là, elle devient « esclave » de son dominant/sa dominatrice. Si un dominateur ou une dominatrice a plus d’un-e soumis-e, ces soumis-es s’appellent entre eux « frères/soeurs de collier ».

Ce collier n’étant pas discret, il peut arriver qu’en fonction des occasions, la personne soumise porte un collier plus symbolique : un pendentif avec un anneau ou un bracelet, ou avoir plusieurs types de colliers selon les occasions. Certains colliers ont même des cadenas, impliquant que seule la personne dominante peut le retirer à son soumis/sa soumise.

collier bdsm

Consentement

Le consentement est autant fondamental dans le BDSM que dans toute relation amoureuse et sexuelle. Peut-être même est-il généralement plus respecté et formulé de manière plus claire chez les personnes qui pratiquent le BDSM. Pour s’assurer du consentement de chacun-e, il est d’usage pour certain-es d’établir un contrat BDSM avant de démarrer la relation. Ainsi, la personne dominante connaît précisément les limites de la personne soumise, et la personne soumise connaît ses règles d’obéissance.

Dom

C’est ainsi qu’on fait référence au dominateur ou à la dominatrice, qui a le contrôle sur la personne soumise. C’est une relation toujours consentie.

Fétichisme

Le fétichisme sexuel est souvent associé au BDSM. Être fétichiste, c’est être excité-e sexuellement à la vue et/ou au toucher d’un objet, d’une partie du corps particulière ou d’une situation. Parmi les fétichismes les plus communs dans le BDSM, on peut citer le fétichisme des pieds et tout ce qu’il y autour du pied (bottes ou cuissardes en cuir, des talons aiguilles, collants), le fétichisme de matières comme le cuir, le latex ou le vinyl, le fétichisme d’uniformes (médecin, écolière, gens de maison…), ou encore le fétichisme des culottes, populaire au Japon.

talons hauts et menottes

Maître et Maîtresse

Ces termes ont la même signification que « Dom », mais peuvent avoir tendance à montrer qu’il y a un lien relationnel plus profond entre la personne qui domine et la personne soumise. Il y a ainsi une relation plus travaillée entre les deux et pas seulement des rencontres épisodiques, comme cela peut être le cas en faisant appel à une maîtresse SM payante.

Needle play

La traduction littérale est « jeu des aiguilles ». Comme son nom l’indique, cette pratique consiste à prendre du plaisir à avoir des aiguilles plantées dans le corps. C’est une activité plutôt hardcore, dont l’experte française est la dominatrice Diane Killer.

Safeword

Ce terme anglais signifie littéralement « mot de sécurité », mais est souvent traduit par « mot d’alerte ». La personne soumise et la personne dominante se mettent d’accord, afin qu’une pratique soit directement interrompue, si la personne soumise le prononce. C’est un moyen de s’assurer que la règle SSC (voir définition plus bas) est respectée. Il est important de créer un safeword, car le mot « Non » peut faire partie du jeu érotique dans le cadre BDSM, pour s’exciter. Le safeword est là pour sécuriser l’acte, notamment si la pratique est risquée. Le mot peut être n’importe lequel, comme « fraise », « rouge » ou « trombone » par exemple. Il peut aussi être nécessaire d’avoir un geste de sécurité, car si une personne est baillonnée avec un ball gag par exemple, il va lui être difficile de parler…

Scène BDSM

Une scène BDSM est un espace pré-organisé pour pratiquer la sexualité BDSM. La scène est préparée en amont par les personnes participantes et tout le monde se met d’accord sur un début, un milieu et une fin. La scène peut avoir lieu dans un club libertin ou ailleurs. Il peut y avoir des pratiques sexuelles ou non. Les jeux de rôles s’inscrivent au cœur de la sexualité BDSM. Cependant, avec la scène on pousse encore un peu plus ce principe, en créant toute une histoire, avec des règles pré-définies.

Soumis / Soumise BDSM

Désigne l’homme soumis ou la femme soumise.

SSC

L’abréviation SSC signifie « Sûr, Sain et Consensuel » ou « Sécuritaire, Sain et Consenti. » C’est un principe important qui détermine les relations BDSM. Cela établit que ces relations doivent être sûres (il faut faire attention et prévenir les risques sur la santé), saines (tout doit avoir lieu dans un cadre mental sain) et consensuelles (il doit y avoir plein consentement de tous-tes les participant-es).

Switch

Terme anglais qui signifie « échanger ». Il fait référence aux personnes qui aiment alterner entre le rôle soumis et le rôle dominant.

Top et Bottom

Top fait référence à la personne qui domine ou qui stimule l’autre (sans forcément être dominante). Bottom est la personne dominée ou qui reçoit une stimulation de l’autre sans forcément être soumise. Par exemple, dans le cas du « Bottom », la dominatrice peut ordonner à son/sa soumis-e de la pénétrer, dans ce cas elle est « Bottom », mais pas pour autant soumise. Dans ce cas d’ailleurs, on pourra parler de « Topping from the bottom », qui signifie que la personne est simultanément « bottom » et « dom ». Vous suivez ?

Vanille

C’est le terme qui désigne une personne ne pratiquant pas la sexualité BDSM. Cela fait référence au fait que la vanille est la saveur la plus neutre des glaces. Ainsi, on parle également de « sexualité vanille » et les personnes qui n’assument pas publiquement cette sexualité, distinguent leur vie privée BDSM et leur « vie vanille ».