Connue pour sa littérature érotique, l’autrice Octavie Delvaux s’attaque ici à un des mythes fondateurs de la virilité, celui d’avoir la plus grosse. D’où vient ce stéréotype du phallus imposant comme preuve de masculinité victorieuse ? Que dit-il de la sexualité hétérosexuelle ? Comment cette vision impacte-t-elle négativement le bien-être masculin et le plaisir sexuel féminin ? Le livre Eloge des petites bites nous invite à regarder par-delà la taille et à approfondir nos connaissances du sexe masculin.

Livre Eloge des petites bites d'Octavie Delvaux

La grosseur comme élément de domination sexuelle

En retraçant brièvement l’histoire des représentations du pénis depuis les grottes préhistoriques, jusqu’aux images pornographiques modernes, Octavie Delvaux rappelle que l’obsession du gros pénis s’est construite avec le temps. L’image du phallus conquérant s’accompagne d’une vision autocentrée et violente de la sexualité hétéro, où «  le gros pénis va désormais avec le concept de femme-objet, de réceptacle qui subit dans la douleur l’envahissement du masculin ».

Un pénis d’envergure doit aussi bien « défoncer » les femmes, qu’imposer sa supériorité virile sur les pénis plus petits des autres hommes. C’est un attribut perçu comme outil de pouvoir, réel ou fantasmé.

L’angoisse du micropénis

Les jeunes hommes grandissent ainsi avec la peur de ne pas être à la hauteur du mythe. D’après les données internationales, on appelle micropénis, un sexe en dessous de 7 cm en érection. La taille normale moyenne étant située entre 12,8 cm et 14,5 cm en érection. Mais comment être rassuré quand la pornographie fait trop souvent office d’éducation sexuelle, avec ses braquemarts vonlontairement imposants et associe uniquement le petit pénis à des scènes d’humiliation sexuelle ?

Ainsi, Octavie Delvaux partage des témoignages d’hommes complexés par la taille de leur sexe et les solutions psychologiques ou sexuelles qu’ils ont trouvé pour mieux le vivre.

Octavie Delvaux, Eloge des petites bites

La taille impacte le plaisir des femmes au lit

On aime répéter que « la taille ne compte pas » pour prendre du plaisir au lit. C’est vrai en théorie, mais dans la pratique, les comportements masculins semblent être impactés par la taille de leur pénis. Et Octavie Delvaux constate que plus les hommes s’enorgueillissent d’avoir un gros pénis, moins ils pensent au plaisir de leur partenaire. Ainsi, la taille compte dans l’effet qu’elle produit sur l’action masculine.

Des témoignages de femmes dans le livre montrent que la relation sexuelle est parfois bien meilleure avec un homme au petit pénis, qu’avec un homme au pénis trop gros, qui va être moins attentif au plaisir féminin, voire l’acte sera douloureux.

Octavie Delvaux, Eloge des petites bites, pour en finir avec la dictature viriliste. Editions La Musardine. 15 €.