Face à une inquiétante baisse de l’utilisation des préservatifs en France, Durex lance Durex Intensity, un nouveau modèle conçu pour intensifier le plaisir et relancer la conversation sur la sexualité protégée. L’occasion parfaite pour interroger nos récits sur le désir, le couple et la sécurité.
Une chaleur qui dépasse le latex : la révolution Durex Intensity
Durex ne se contente plus de protéger : la marque entend désormais séduire nos sens. Avec Intensity, son nouveau préservatif sans latex, conçu en nitrile, la promesse est claire : restaurer une sensation de chaleur et de proximité physique jusque-là atténuée par le latex traditionnel. Ce matériau offre une meilleure transmission thermique, pour une expérience décrite comme plus « naturelle », presque nue.
Mais cette innovation va bien au-delà de la technologie. Elle remet sur la table un débat essentiel : pourquoi, en 2025, associe-t-on encore « protection » et « baisse de plaisir » ?

La France, mauvaise élève de la protection : un constat glaçant
Les chiffres révélés par Durex sont alarmants. En 2024, la France se classe 32e sur 36 pays en matière d’achat et d’utilisation de préservatifs. Seulement 16 % des Français·es en ont acheté dans l’année, et 19 % en ont utilisé. Pire encore : près de 30 % ont eu des rapports sans protection, et 16 % ne s’étaient pas protégés lors de leur toute première fois.
Cette réalité révèle une fracture préoccupante entre éducation à la sexualité, responsabilisation et désir. Car si l’on veut défendre une sexualité libre, elle doit aussi être éclairée. Les jeunes, notamment, sont de moins en moins informés des risques liés au VIH ou aux IST. Un constat que nous avions déjà analysé dans cet article :
👉 HIV et sida : les jeunes sont moins informés des risques
Durex Intensity : un préservatif pour renforcer la complicité
Durex le rappelle : l’intimité et la protection ne doivent plus être vues comme antagonistes. Et c’est là que réside l’intérêt réel de ce lancement. Intensity n’est pas qu’un gadget sensoriel ou une stratégie marketing bien ficelée. Il vient bousculer les récits classiques qui voudraient que le préservatif soit une barrière au plaisir.
Dans une époque où l’hyperconnexion digitale cohabite avec une profonde solitude émotionnelle, l’idée d’un préservatif qui « épouse les formes du corps », « suit les mouvements sans interruption » et intensifie la chaleur humaine, prend tout son sens. Il devient un facilitateur de lien.
Sexualité, féminisme et culture du consentement multisensoriel
Côté féministe, cette innovation technologique ouvre des pistes de réflexion nécessaires. Trop souvent, la charge de la protection repose encore sur les femmes ou les partenaires les plus vulnérables dans la relation. Le préservatif est vécu comme un frein ou une négociation, alors qu’il devrait être un outil partagé. Et pire encore : certaines pratiques abusives, comme le stealthing — le fait de retirer un préservatif sans le consentement du ou de la partenaire pendant l’acte sexuel — continuent de se banaliser. Cette agression, reconnue aujourd’hui dans plusieurs pays comme une forme de violence sexuelle, repose justement sur l’idée que la protection est facultative, et que le plaisir masculin prime sur la sécurité mutuelle.
Dans ce contexte, proposer un préservatif qui ne « casse pas le moment », qui intensifie la chaleur du contact et valorise le confort des deux partenaires, c’est aussi une manière de redonner au safe sex sa dimension sensuelle et égalitaire. Refuser le stealthing, c’est revendiquer que le consentement englobe chaque geste, chaque retrait, chaque usage. C’est poser que se protéger, c’est prendre soin l’un·e de l’autre — sans rien céder sur le plaisir.
Une campagne incarnée, mais encore très hétérocentrée ?
La campagne de lancement déployée par Durex (TV, réseaux sociaux, festivals, stands à Paris, Lyon et Marseille) semble bien orchestrée. Mais une question demeure : à qui s’adresse-t-on vraiment ?
Si les visuels et discours restent centrés sur le couple hétéro, il est crucial que la communication évolue pour intégrer davantage de diversité de corps, de genres, et de sexualités. Car la recherche de chaleur, de fluidité, de sécurité dans le plaisir, traverse tous les récits sexuels — pas seulement celui du duo homme-femme cisgenre.
👉 Lire aussi notre article : La santé des lesbiennes, on en parle ?
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