Trop de femmes et de personnes minorisées vivent encore des violences gynécologiques. Choisir un·e praticien·ne safe et à l’écoute, c’est possible. Voici nos pistes pour identifier un·e gynécologue respectueux·se et engagé·e, qui défend une gynécologie féministe.
Qu’est-ce que la gynécologie féministe ?
La gynécologie féministe repose sur une approche bienveillante, centrée sur le consentement, la transparence et le respect de la personne. Elle vise à déconstruire les rapports de pouvoir souvent présents dans les consultations gynécologiques traditionnelles.
Elle prend aussi en compte les spécificités de chaque corps, de chaque parcours, et milite contre les violences obstétricales et gynécologiques.
Des consultations encore trop violentes
Nombre de témoignages font état de consultations marquées par le jugement, l’infantilisation, des actes médicaux pratiqués sans consentement clair, voire de la douleur niée. Ces violences gynécologiques touchent particulièrement les femmes racisées, les personnes en situation de handicap ou LGBTQIA+.
Comment reconnaître un·e gynécologue féministe et bienveillant·e ?
Privilégier l’écoute et la transparence
Un·e praticien·ne féministe prend le temps de vous écouter, explique chaque geste avant de le faire, respecte vos refus et vos questions. Il/elle vous considère comme actrice de votre santé.
Poser les bonnes questions avant la consultation
Avant de prendre rendez-vous, n’hésitez pas à poser des questions par téléphone ou par mail :
- Pratiquez-vous l’examen gynécologique systématique ?
- Informez-vous avant chaque geste ?
- Est-il possible d’être accompagné·e ?
Ces questions permettent de sentir si l’accueil est bienveillant ou non.
Se fier au bouche-à-oreille féministe
Certaines communautés féministes partagent leurs bons plans :
- Le compte Instagram @gynandco
- Le site Gyn&co
- Les groupes féministes locaux ou les forums
- Les listes partagées par les associations (comme NousToutes ou Planning Familial)
Et si aucune option safe n’est disponible près de chez moi ?
L’autodéfense gynécologique : une ressource précieuse
L’autodéfense gynécologique est une pratique féministe née de la volonté de reprendre le pouvoir sur son corps et sa santé. Inspirée des techniques d’autodéfense physique et verbale, elle vise à outiller les femmes et les personnes minorisées face aux violences médicales, et à leur permettre d’aborder les soins gynécologiques de manière plus consciente, active et sécurisante.
Concrètement, qu’apprend-on dans un atelier d’autodéfense gynécologique ?
- À connaître son anatomie et ses droits en consultation
- À identifier les gestes médicaux abusifs ou injustifiés
- À poser des limites claires, refuser un examen, ou demander des explications
- À se préparer mentalement et émotionnellement à une consultation
- À reprendre confiance en soi et en ses ressentis corporels
Ces ateliers sont souvent organisés par des collectifs féministes, des associations de santé communautaire ou des maisons des femmes. Ils se déroulent dans un cadre bienveillant, parfois non-mixte, et mettent l’accent sur l’écoute, le respect du vécu de chacun·e, et l’empowerment.
L’autodéfense gynéco, ce n’est pas se substituer à la médecine.
C’est apprendre à se protéger, à faire valoir ses besoins, à dire non, à demander du respect. C’est aussi une manière de se réapproprier son corps dans un système de soins encore trop souvent marqué par la domination patriarcale.
Préparer la consultation
Si vous n’avez pas de praticien·ne féministe à proximité, vous pouvez :
- Venir avec une personne de confiance
- Écrire vos limites à l’avance
- Refuser tout geste qui n’est pas expliqué ou qui vous semble inutile
Vers une gynécologie réellement inclusive
Une gynécologie féministe ne se limite pas à un bon accueil. Elle reconnaît aussi les enjeux liés au racisme médical, à la transidentité, au validisme ou à la précarité. Elle remet en cause les normes dominantes sur les corps, les sexualités, les parentalités.
Choisir un·e gynécologue féministe, c’est reprendre du pouvoir sur sa santé. Cela demande parfois de chercher, de questionner, de refuser. Mais c’est aussi l’occasion de se reconnecter à son corps, dans le respect et la confiance.
