Avoir une forte libido ne fait pas de vous une personne hypersexuelle. L’hypersexualité est un trouble bien plus complexe qu’une simple envie fréquente de sexe.
Article mis à jour le 9 mai 2025
Qu’est-ce que l’hypersexualité ?
L’hypersexualité désigne une sexualité compulsive, vécue comme un moyen de calmer une angoisse profonde. Ce comportement devient problématique quand il a des conséquences négatives sur la vie sociale, affective ou professionnelle de la personne concernée.
La personne hypersexuelle peut se mettre en danger pour rechercher sa “dose” de plaisir, sans jamais réellement atteindre une satisfaction durable.
Libido élevée ou hypersexualité : comment faire la différence ?
Il est important de ne pas confondre une forte libido avec de l’hypersexualité. Avoir plus souvent envie de faire l’amour que son partenaire n’est pas un problème si le plaisir est au rendez-vous et qu’aucune souffrance n’en découle.
En revanche, l’hypersexuel·le ressent un besoin incontrôlable de sexe, sans jamais être réellement comblé·e. Le plaisir disparaît, laissant place à une répétition vide de sens, souvent source de mal-être.
Une addiction sexuelle aux conséquences invisibles
Souvent minimisée ou banalisée, l’hypersexualité est une souffrance réelle. Comme toute addiction, elle crée un cercle vicieux :
- Le sexe apaise temporairement l’angoisse.
- La personne culpabilise après l’acte.
- Une nouvelle angoisse apparaît.
- Le besoin de recommencer se fait sentir.
Cette boulimie sexuelle peut entraîner isolement, dépression, échecs relationnels ou professionnels.
Hypersexualité : une souffrance genrée ?
La société véhicule des clichés qui compliquent la prise de conscience :
- Chez les hommes, le comportement est souvent valorisé (Don Juan, “mâle alpha”).
- Chez les femmes, il est stigmatisé (“nympho”, “femme facile”).
Cela rend l’acceptation plus difficile pour les femmes, mais sortir de l’addiction plus complexe pour les hommes, car leur comportement est souvent admiré plutôt que remis en question.
Deux hypersexuel·les peuvent-ils être en couple ?
Selon la sexothérapeute Nathalie Giraud que nous avons interrogé, cela semble peu probable, car dans l’hypersexualité, l’autre devient un objet de consommation plus qu’un véritable partenaire. Le partage et la complicité, essentiels dans une relation saine, disparaissent au profit d’une quête personnelle de soulagement.
Comment sortir de l’hypersexualité ?
Les premières étapes pour se libérer :
Reconditionner le corps à vivre des plaisirs plus sains et variés.
Reconnaître la souffrance liée à ce comportement.
Chercher d’autres formes d’expression : sport, théâtre, activités créatives.
Se faire accompagner : Consulter un·e sexologue ou thérapeute spécialisé·e peut aider à comprendre l’origine du trouble et à travailler sur des solutions durables.
Nathalie Giraud est d’ailleurs sexothérapeute, fondatrice du site Piment Rose, et organisatrice d’ateliers tantriques. Elle accompagne les personnes dans une démarche de sexualité épanouie et respectueuse.