Le Brussels Porn Film Festival avait lieu du 4 au 7 mai à Bruxelles. Cette seconde édition était marquée par le thème Résistance, en partenariat avec Snap! C’était plus d’une centaine de films abordant le sexuellement explicite sous diverses formes : expérimentales, documentaires, crues, poétiques, absurdes, engagées. Je me suis rendue à une séance du 7 mai, et y a pas à dire, le porno alternatif, ça fait du bien.

Voir du porno au ciné, ça change tout surtout quand c’est qualitatif

Le festival se divisait en différentes programmations de films, divisés par thématique. J’ai assisté à la thématique « Rendez-vous », lors du dernier jour du festival. Six films de différent-es réalisateur-ices internationales reconnues dans le milieu du porno alternatif, féministe et éthique. J’ai donc pu voir des courts-métrages de Cat Gold, Julian Curico et Axel Abysse, Goodyn Green, Carmina, Oil Productions et Four Chambers.

Séance de 15h, salle quasi pleine, les lumières s’éteignent et le show commence. Première fois que je vois un film porno en public, c’est déroutant et en même temps pas tant que ça. La qualité des films projetés y est pour beaucoup dans l’aisance. Certes, nous sommes bien face à de la pornographie, avec des sènes crues et directes, mais les angles de caméra, le storytelling, les partis pris visuels sont superbes. À chaque fin de court-métrage, toute la salle applaudit. C’est un signe qui ne trompe pas.

Le porno alternatif, c’est montrer la diversité, la beauté et la réalité du sexe

Ce que je retiens essentiellement de cette séance, c’est le vrai travail de représentativité des sexualités diverses. On y voit des scènes de sexe gay, lesbien, des personnes non-binaires, des personnes transgenres, différentes couleurs de peau… et tout ceci sans clichés fétichisants, ni regard hétéronormatif ou sexiste. On sort complètement du male gaze néfaste du cinéma traditionnel (aussi bien de l’industrie hollywoodienne que pornographique). On comprend pourquoi il est important de payer pour la qualité ! Gros big up au film Mommy à la mode de Cat Gold, qui se moque avec brio des clichés du porno mainstream.

Photo de film porno alternatif du Brussels Porn Film Festival
Photo officielle du film Playground

On regarde enfin des films pornographiques érigés au statut d’art cinématographique, sans perdre la notion d’excitation. À certains moments, on pouvait presque sentir les phéromones se balader dans la salle… et pour ma part, j’ai fini la séance avec les mains moites. Encore un signe qui ne trompe pas.

Ce qui change tout, c’est la sensation de regarder réellement des gens faire l’amour. Pardon, baiser. Pardon, kiffer. Bref, on sait que c’est un scénario, mais on se reconnaît dans l’énergie sexuelle présentée. Pas de violence inutile, juste du plaisir.

Les films du Brussels Porn film Festival sont disponibles en streaming

Vous n’avez pas pu assister au festival, mais vous aimeriez quand même voir la sélection ? Bonne nouvelle, 78 films de la sélection officielle sont disponibles du 8 au 22 mai sur la plateforme www.brusselspff.pinklabel.tv.