Les films porno, c’est comme la masturbation, ce n’est pas que pour les garçons ! Plusieurs réalisatrices sont engagées pour nous proposer leur vision du porno et offrir de nouveaux discours et questionnements sur les normes dans la sexualité. Elles dépoussièrent cette industrie du fantasme, en y apportant un female gaze, qui ouvre les champs des possibles et des imaginaires de la pornographie. Voici une sélection de cinq réalisatrices de porno féministe que vous devez absolument connaître !

Ovidie

Pionnière du porno féministe et éthique en France, on ne présente plus Ovidie. Ancienne actrice star du porno, avec un début de carrière chez Dorcel, Ovidie est ensuite devenue réalisatrice de films à son tour (et pas que porno). Depuis toujours, elle s’est faite remarquer par son discours féministe engagé et ses films ont souvent obtenu des récompenses. Plus récemment, Ovidie a réalisé différents documentaires sur la sexualité, engagés, pédagogiques et politiques, qui ont fait grand bruit. On peut citer : À quoi rêvent les jeunes filles (2015, diffusé sur France 2), Pornocratie (2017, diffusé sur Canal +), Là où les Putains n’existent pas (2018, diffusé sur Arte), ou encore Tu enfanteras dans la douleur (2019, diffusé sur Arte) et qui a reçu le prix Amnesty International.

Erika Lust

Cette réalisatrice, productrice, scénariste et écrivaine suédoise est un des noms phare de l’industrie et précurseuse du porno féministe. Plusieurs de ses courts-métrage et projets ont reçu des récompenses. En 2013, Erika Lust a lancé le site participatif XConfessions, où les abonnées partagent leurs fantasmes. Elle en sélectionne deux par mois, pour en faire des courts-métrages diffusés ensuite sur le site. Elle a aussi lancé le site de films érotiques Else Cinema.

Erika Lust est aussi à l’initiative du site The Porn Conversation, pour aider le dialogue parents-enfants au sujet de la pornographie. Ses films pornos sont féministes, car ils centrent tout sur la femme et le plaisir sexuel de la femme, avec la volonté de montrer des corps divers, moins normés, et des sujets atypiques (ex: faire l’amour pendant ses règles avec un vampire, dans le film Can Vampires Smell My Period). À noter que pour aller à l’encontre du « male gaze » (le regard masculin comme référence), quasiment toute l’équipe qui travaille avec elle est féminine.

Olympe de G

Olympe de G est une réalisatrice de porno féministe française. En plus de travailler régulièrement pour les productions d’Erika Lust, elle est à l’origine de différents projets d’audio érotique et pornographique : la série audio L’Appli Rose, qui met en scène une appli de rencontre téléphonique hot, le podcast érotique VOXXX, ou encore l’expérience audio immersive Chambre 206. Olympe de G a aussi réalisé le film porno « La dernière fois de Salomé », avec l’ex actrice porno Brigitte Lahaie.

Anoushka

Deux éléments ont donné envie à la Française Anoushka de réaliser ses propres films : sa passion du cinéma et son insatisfaction en tant que consommatrice de porno. C’est en travaillant pour une chaîne TV pour adultes et pour Ovidie, qu’elle découvre l’univers professionnel du porno. Sa promesse est d’offrir une vision différente des standards habituels, avec un porno léger, frais, sexy et qui parle à une nouvelle génération décomplexée. Elle souhaite remettre le plaisir féminin au centre et qu’on cesse de voir la femme comme seul support des fantasmes masculins. En 2017, elle a créé son site Not A Sexpert.

Lucie Blush

Lucie Blush est une Française installée à Berlin, réalisatrice, comédienne et critique de porno alternatif. Dans une interview pour la chaîne suisse RTS, elle affirme que le porno féministe est pour tout le monde : « on a trop tendance à penser que le porno féministe est un truc que de femmes, mais pas du tout. C’est important de montrer la beauté des corps masculins aussi et d’assumer le désir des femmes. Ça inclut les hommes et toutes les sexualités. » En 2013, Lucie Blush a lancé son blog We Love Good Sex, et en 2014, son site porno Lucie Makes Porn qui s’appelle aujourd’hui Common Sensual. Elle a également tourné dans un film d’Ovidie en septembre 2015, intitulé « Une nuit sans fin ».

Carmina

Carmina a commencé comme performeuse/camgirl, avant de reprendre le média sur la culture porn Le Tag Parfait et de devenir entrepreneure. En effet, Carmina a lancé Carré Rose, une société de production de films pornographiques alternatifs. Elle fait notamment des collaborations avec d’autres réalisatrices comme Anoushka. Elle fait aussit partie de l’organisation du Snap Festival et du Brussels Porn Film Festival.