Dans l’imaginaire collectif, le consentement est souvent associé aux rencontres occasionnelles ou aux premières fois. Pourtant, le consentement dans le couple est tout aussi essentiel. Oui, même lorsque l’on partage une vie à deux, que l’on s’aime, que l’on se connaît depuis des années.
Alors, pourquoi et comment aborder cette question avec son ou sa partenaire ? On vous guide pas à pas.
Pourquoi parler de consentement dans le couple ?
Le consentement, une base du respect mutuel
Le consentement, c’est s’assurer que l’autre est d’accord, librement et sans pression. Cela peut sembler évident, mais dans la routine ou la complicité du couple, certaines limites peuvent s’effacer sans que l’on s’en rende compte. Pourtant, respecter l’autre, c’est vérifier ses envies, ses limites, et écouter ses non-dits.
Être en couple ne donne pas de droit illimité sur le corps de l’autre. La notion de consentement reste valable pour chaque interaction intime : un baiser, une caresse, une relation sexuelle. Ce n’est pas parce qu’on est en couple que tout est permis.
Le viol conjugal, encore trop tabou, en est malheureusement une illustration dramatique. Pour mieux comprendre cette réalité, vous pouvez lire notre article consacré au court-métrage Je suis ordinaire, une œuvre percutante sur le viol conjugal.
Même après des années, votre partenaire peut dire non, avoir envie d’autre chose, ou simplement ne pas être disponible émotionnellement.
D’ailleurs, le « devoir conjugal » n’a plus de valeur juridique en France. Le viol entre époux est reconnu comme un crime depuis 1990, et toute relation sexuelle imposée, même dans le mariage, est interdite par la loi.
Le consentement renforce la complicité
Parler de consentement, c’est aussi ouvrir la voie à une meilleure communication. En osant poser des questions, en partageant ses envies, ses limites, on nourrit une relation plus épanouie et respectueuse. Cela permet d’éviter les malentendus, de créer une vraie connexion et de respecter son/sa partenaire.

Comment parler de consentement avec son ou sa partenaire ?
Poser des questions ouvertes
Plutôt que de demander « Tu veux faire l’amour ? », vous pouvez essayer de poser des questions ouvertes comme :
- « Qu’est-ce qui te ferait plaisir en ce moment ? »
- « Y a-t-il des choses que tu aimerais explorer, ou au contraire éviter ? »
- « J’ai ce fantasme. Et toi, quels sont tes fantasmes ? »
Respecter les silences et les non-dits
Le consentement n’est pas toujours exprimé verbalement. Un silence, une hésitation, un malaise sont des signaux à prendre en compte. Et inversement, certains signes de désir ne trompent pas, mais dans le doute, faites toujours confirmer le consentement verbalement. Ca ne coûte rien de demander « est-ce que je peux t’embrasser ? » et d’obtenir un oui clair.
Renouveler la discussion régulièrement
Le consentement évolue. Ce n’est pas une case cochée une fois pour toutes. Nos envies, nos limites, nos besoins bougent avec le temps. Garder cette discussion ouverte dans la durée, c’est prendre soin de sa relation.
Le consentement au quotidien : pas que pour le sexe
Enfin, rappelez-vous que le consentement va au-delà de la sexualité. Il s’applique aussi aux gestes du quotidien :
- Vouloir être pris.e dans les bras ou non
- Avoir besoin d’espace ou de solitude
- Accepter ou refuser certaines discussions à un moment donné
Cultiver le respect dans chaque interaction
Demander :
- « Tu as envie d’un câlin ? »
- « Je peux t’embrasser ? »
- « Tu as envie de parler maintenant ou tu préfères plus tard ? »
Ces attentions renforcent la qualité de la relation et montrent que vous respectez l’espace de l’autre, même dans les petites choses.
En résumé
Le consentement dans le couple est une pratique quotidienne, une attention constante à l’autre et à soi-même. C’est une clé pour des relations respectueuses, épanouies et durables. En parler librement, régulièrement et avec bienveillance, c’est choisir de construire ensemble une relation basée sur la confiance et le respect.