La communauté BDSM a ses codes, ses pratiques et ses soirées. Impossible de ne pas connaître ces deux noms mythiques, pour qui s’intéresse à cette sexualité dite alternative. Le KitKatClub, boîte fetish de Berlin, et la Nuit Dèmonia, une soirée kinky organisée tous les ans à Paris par la boutique Dèmonia, sont des fêtes emblématiques.On a testé les deux, quelle est la meilleure soirée BDSM ?
Ce qu’on aime à la Nuit Dèmonia Paris
La Nuit Dèmonia est le rendez-vous fétichiste parisien qu’on ne présente plus. Il s’agit de la plus grande soirée BDSM de France, organisée tous les ans par la boutique Dèmonia, depuis 1993. Plusieurs soirées ont lieu durant l’année, dont une qui a toujours lieu à la date d’Halloween.
Aller à une Nuit Dèmonia est une expérience qui marque ! Ce qu’on adore est l’ambiance très ouverte, festive et joyeuse de ces soirées. Tout le monde y est accueilli avec bienveillance, à condition d’être majeur-e et de respecter le dress code strict de la soirée (tenue fetish). Quelle que soit votre couleur de peau, votre âge ou milieu social, tant que vous respectez les conditions, bienvenue !
Le dress-code fait partie des points forts de la soirée, car Dèmonia pousse les invité-es à se lâcher sur leurs tenues ! Vous ne manquerez pas de croiser des personnes arborant des tenues plus incroyables et magnifiques les unes que les autres.
Curieux ou adeptes de l’univers fétichiste s’y retrouvent. La présence de DJs, les shows kinky et espaces privés pour les adeptes du BDSM subliment la fête.
Ce qu’on aime au KitKat Club Berlin
On a encore moins besoin de présenter ce club mythique berlinois. Dans les milieux underground, tout le monde a déjà entenu parler du KitKatClub. C’est la boîte fetish la plus connue d’Europe, et un passage obligé pour les amoureux du BDSM, de passage à Berlin.
Contrairement à la soirée parisienne, le KitKat est un club dédié, qui propose différentes soirées tout au long de la semaine, durant toute l’année. Dress-code à respecter ici aussi. D’autant plus que le lieu est réputé pour ses videurs très sélectifs à l’entrée. « Comment entrer au KitKatClub » est d’ailleurs une recherche Google populaire et a droit à des vidéos tuto sur TikTok.
Néanmoins, une fois passé Cerbère, vous pénétrez un enfer délicieux et merveilleusement licencieux ! Le KitKatClub propose 4 salles différentes, 6 bars, un sauna (on l’a loupé), et la fameuse piscine (oui, une piscine !).
C’est un labyrinthe des plaisirs, où on se sent super safe, sans aucun jugement, et où l’ambiance est incroyable ! La qualité des différents DJ techno a contribué à la réputation de Berlin à ce sujet.
Le KitKat organise des soirées à thème divers, ce qui rend le lieu ouvert à tous-tes, quelle que votre orientation sexuelle ou milieu social.
Autre détail d’importance : les téléphones sont interdits à l’intérieur. Obligation de laisser son smartphone au vestiaire. C’est super, car l’impossibilité de prendre des photos, redonne le goût des soirées d’avant iPhone, où tout le monde vit uniquement le moment présent, sans crainte d’être pris en photo à son insu. Et dans une soirée où le sexe exhibitionniste fait partie des possibilités, c’est clairement un plus. Tout le monde se sent libre et à l’aise d’être vêtu comme il veut, de faire ce qu’il veut, dans le respect et le consentement.
Ce qu’on aime moins à la Nuit Dèmonia
L’avantage du KitKat sur la Nuit Dèmonia est évidemment que le premier est un club dédié, où les habitué-es et les non-initiés peuvent se rendre toutes les semaines. La Nuit Dèmonia est un événement, qui n’a lieu que quelques fois par an. De plus, le lieu des soirées n’est jamais fixe. Ainsi, le temps de distance pour s’y rendre peut varier, et la configuration des lieux peut rendre la soirée plus ou moins agréable (si le lieu est trop exigu par exemple).
Le côté ultra festif, presque carnavalesque de la Nuit Dèmonia est son plus gros atout, mais peut-être aussi son épine dans le pied. Les dernières éditions où nous sommes allées, semblaient plus mainstream, ce qui n’est pas un mal en soi, mais qui peut poser question dans une soirée qui doit mêler sexy et safe. Les personnes présentes sont-elles vraiment au fait des codes de savoir-être du milieu ? Une plus grande démocratisation du BDSM, tue-t-elle forcément l’essence même de l’univers ? Nous n’avons pas la réponse définitive, mais cela impacte forcément l’atmosphère des soirées au fur et à mesure.
Ce qu’on aime moins au KitKatClub
Nous ne sommes allées qu’une fois au KitKatClub, contrairement aux soirées Dèmonia, ainsi notre avis se base sur une unique expérience. Sur le papier, difficile de trouver un seul défaut à cette boîte de nuit, mais comme rien n’est jamais parfait, il y en a quand même.
Premièremement, la queue pour entrer peut durer plusieurs heures, selon les soirées et l’heure à laquelle vous arrivez. Mais, c’est la rançon de la gloire, alors on l’accepte. Nous avons réussi l’exploit de faire la queue durant 40 minutes seulement, un vendredi soir, en arrivant un peu après minuit.
Ensuite, la réputation des videurs les précède. Cela crée un certain stress : vais-je arriver, faire la queue des heures et me faire recaler ? Surtout que si le dress code intérieur est clair (look fetish et le moins de tissu possible sur le corps, en résumé), on lit de tout sur Internet, sur le look à présenter devant les videurs. Faut-il arriver déjà vêtu ? Est-il préférable d’arriver casual et de montrer la tenue qu’on portera ? Le soir où nous y étions, les six groupes de personnes devant nous se sont tous fait recaler. Il ne faut pas oublier que certaines soirées sont plus exigeantes que d’autres, donc bien se renseigner avant sur la soirée où on va.
Enfin, j’y ai personnellement subi du racisme négrophobe de la part d’un videur. Après 6 heures d’une soirée exceptionnelle à l’intérieur, déception finale. On avait besoin de retourner à l’intérieur chercher un ami, qui ne savait pas qu’on était sortis. Donc quelques minutes après être sortis, je vais voir le videur, mais il m’interdit l’entrée catégoriquement, malgré mes explications. Mon mec et une amie (tous deux blancs) vont lui demander la même chose deux minutes après moi, ils réussissent à entrer sans discussion. Peut-on faire plus évident ? Par principe, je suis allée confronter le videur sur son attitude raciste. Etant donné que les personnes non blanches se comptaient sur les doigts d’une main à l’intérieur, on peut supposer qu’un filtre racial s’opère à l’entrée.
KitKatClub ou Nuit Dèmonia, les deux soirées valent la peine d’être vécues. Chacune a ses avantages et petits défauts, mais dans les deux cas, vous y passerez une soirée d’enfer, ouverte et sexy à souhait ! Y a plus qu’à choisir entre Paris et Berlin.
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