Un sondage réalisé par la Caisse d’Épargne Bretagne Pays de la Loire, en partenariat avec l’Institut des Territoires, dévoile l’ampleur des violences économiques en France. L’étude appuie sur le rôle potentiel des pouvoirs publics et des institutions financières dans la lutte contre la violence économique.

30% des femmes ont déjà subi une forme de violence économique

Qu’appelle-t-on violences économiques ?

La violence économique est une composante importante des violences conjugales et familiales, pourtant 62% des Français-es n’en ont jamais entendu parler. Parmi les chiffres qu’on peut retenir en France en 2024 :

  • 1 femme sur 5 se voit capter une partie de son argent par son conjoint
  • 1 femme sur 10 voit les factures du foyer systématiquement mises à son nom
  • 1 femme sur 20 a un conjoint qui saisit tout ou partie de ses revenus
  • 1 femme sur 5 ne se fait pas payer correctement sa pension alimentaire qui lui est due. Elles sont deux fois moins nombreuses à ne pas payer la pension alimentaire dans le cas inverse.

Plus de 2/3 des femmes victimes de violences économiques déclarent que celles-ci ont été infligées par leur conjoint. 14% sont infligées par un des parents, pour 6% par un autre membre de la famille.

Y a-t-il une violence économique subie par les hommes ?

Les femmes sont plus souvent victimes de violences économiques que les hommes. Mais ces violences économiques ne se limitent pas à elles. Ces violences existent aussi en dehors du couple et 23% des hommes les subissent aussi.

Les hommes ne subissent pas exactement les mêmes violences économiques. Ils n’ont pas les mêmes bourreaux non plus. 67% des femmes subissent ces violences de la part de leur conjoint (vs 34% des hommes). Les hommes subissent davantage de leur entourage ou de leur famille à hauteur de 72% (vs 42% des femmes).

Qui pour agir contre la violence économique sexiste ?

63% des Français-es interrogé-es pensent que cela devrait être une priorité d’action des pouvoirs publics. 84% pensent que les banques devraient sensibiliser leur clientèle à ce sujet et une majorité sont favorables à des initiatives préventives des banques (ex: compte gratuit pour les personnes fragiles).

Cependant, l’étude est commanditée par la Caisse d’Épargne Bretagne Pays de la Loire. Ainsi, il y a nécessairement un biais dans la volonté d’interroger l’avantage du rôle des banques.

Car, cette violence conjugale invisible est avant tout une forme de violence sexiste envers les femmes et les filles, comme le rappelle l’ONU.

Rappelons que 92 pays sur 197 dans le monde n’ont pris aucune disposition pour imposer un salaire égal à travail égal ! À l’échelle mondiale, l’écart de richesse entre hommes et femmes atteint 100 000 milliards de dollars. 2 https://news.un.org/fr/story/2024/06/1146711 . La réduction des violences de genre, de la domination patriarcale, et le démantèlement des inégalités structurelles économiques entre hommes et femmes, sont au coeur des solutions contre la violence économique. Il a été prouvé que lorsque les femmes sont Cheffes d’État, les inégalités de genre diminuent dans le pays. Le rôle des banques viendrait éventuellement en soutien dans un rôle d’accompagnement et d’apprentissage de sécurisation des fonds. Car, quand il y a fuite, la solution n’est pas juste de boucher les trous, il faut réparer la fuite à la source.