On parle désormais plus ouvertement et positivement du plaisir féminin, mais la sexualité féminine reste la cible de préjugés néfastes. Améliorer la sexualité des femmes passe par casser les idées reçues, qui brident la confiance en soi, la prise d’initiatives, mais aussi les relations entre hommes et femmes. Voici quatre mythes qu’on vous invite à ne plus croire !

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Les femmes n’ont pas autant de désir sexuel que les hommes

Cela ne veut rien dire et ne se base sur rien, hormis des croyances transmises de génération en génération. Cela sous-entend tout d’abord qu’hommes et femmes sont des groupes de personnes homogènes à la sexualité homogène. Or, chacun-e de nous a une sexualité propre et notre désir est mouvant, quel que soit notre sexe et genre. Les femmes cisgenres sont incitées à ne pas investir leur propre sexualité. Ne connaissez-vous pas le mythe d’Eve qui incite à croquer le fruit défendu (ouh c’est mal !) et qui apporte ainsi malheur à l’humanité entière ? En conséquence, il y a propension à redouter son propre désir et à le mettre sous silence pour être « une fille bien ». Mais cela ne signifie aucunement que les femmes ont moins de désir en soi !

Par ailleurs, une femme peut avoir plus de désir sexuel que son mec, dans le cas de relations hétérosexuelles cisgenres. Less hommes doivent également cesser de se sentir castrés par une femme « trop » désirante et s’extirper des clichés d’une sexualité masculine forcément plus active et conquérante. Comme le rappelle Mona Chollet dans son excellent livre « Sorcières », à l’époque des chasses aux sorcières (dès le XVè siècle) « les chasseurs de sorcières se montrent à la fois obsédés et terrifiés par la sexualité féminine » et font donc tout pour la tuer. Nous avons ainsi des représentations inconscientes à réévaluer. Il se peut que les femmes placent leur désir différemment de celui d’un homme, soient plus gênées à l’exprimer pour diverses raisons, mais ça ne les rend pas moins désirantes.

Il faut arrêter de se masturber quand on est en couple

Pourquoi devrait-on arrêter de prendre soin de soi, sous prétexte qu’on serait en couple ? Pourquoi tant de personnes pensent que le couple implique forcément d’abandonner une partie de soi et de ses plaisirs personnels ?

Tout d’abord, votre corps vous appartient (valable pour tous-tes, quels que soient votre sexe et genre), ainsi faites-en ce que bon vous semble, surtout en matière de plaisir sexuel. Ensuite, la masturbation est un excellent moyen pour comprendre son corps et sa sexualité ! Comment peut-on prendre vraiment du plaisir avec quelqu’un extérieur à nous, si nous n’essayons pas de savoir nous-mêmes ce que nous aimons ? La masturbation est un moment personnel, de connexion avec son corps et son désir et chacune a ses techniques préférées de masturbation. Il n’y a pas de bonne raison pour que cela pose problème dans le couple. En plus, rien ne vous empêche de vous masturber de temps en temps ensemble, dans le cadre de vos relations sexuelles à deux !

Il n’y a que « l’orgasme vaginal » qui compte vraiment

Il faut savoir que cette guéguerre entre orgasme vaginal et clitoridien a été théorisée par Sigmund Feud. Chouette démarche de s’être penché sur la sexualité féminine, mais il a fait aussi du mal à cette dernière en transmettant des théories misogynes comme celle-ci. Selon Sigmund, l’orgasme clitoridien était infantile et signe de frigidité, tandis que seul l’orgasme par pénétration du pénis était valable. « Lorsque, son époux étant un partenaire convenable, une femme ne parvient pas à l’orgasme dans le coït, et préfère la stimulation clitoridienne à toute forme d’activité sexuelle, elle peut être considérée comme frigide, et relève des soins d’un psychiatre. », affirmait Franck S. Caprio, disciple contemporain de Freud.

Or, nous savons aujourd’hui que le clitoris joue un rôle dans tous nos orgasmes, liés à la zone vulve-vagin. Le gland du clitoris est stimulé à l’extérieur, par exemple lors d’un cunnilingus, et quand il y a pénétration, la partie interne du clitoris est également stimulée.

Cependant, d’autres zones du corps procurent des orgasmes, ainsi il existe l’orgasme anal et l’orgasme mammaire. Sans oublier que la sexualité ne se résume absolument pas à l’orgasme et vouloir l’atteindre ne doit pas devenir une obsession toxique pour votre sexualité.

Les femmes ne peuvent pas jouir si elles ne sont pas amoureuses

Et les enfants naissent dans les choux. Blague à part, s’il y a encore des personnes qui pensent que leurs partenaires sexuels de sexe féminin ne jouissent pas, juste parce qu’elles ne sont pas amoureuses, vous avez tout faux.

Bien sûr que le sexe quand on est amoureux-se est un aphrodisiaque naturel, mais cela n’est pas une question de genre et aimer ne garantit pas non plus de prendre son pied. Les femmes auraient une sexualité moins instinctive que les hommes et nécessairement plus cérébrale ? Darling, cessons ce charabia !

Premièrement, il n’y a rien de négatif à faire preuve de cérébral et d’émotionnel dans la sexualité, et cela est ridicule de prétendre que cela serait uniquement une vertu féminine. Ensuite, l’orgasme n’est pas moins physique chez la femme que l’homme, sinon tous ces excellents sextoys qui nous font jouir ne serviraient à rien. À moins qu’on soit amoureuses de nos sextoys ou de nos doigts quand on se masturbe ? Bien sûr que non !

Le plaisir sexuel est loin d’être uniquement lié à l’amour et c’est tout à fait possible d’avoir des orgasmes avec un plan cul d’un soir. Les partenaires doivent être attentifs à la femme et à ce qui lui procure du plaisir. Mais, la femme doit elle aussi être consciente de ses envies et désirs pour s’ouvrir à une meilleure jouissance.