Je suis allée voir la conférence d’utilité publique « Désir dans le couple », tenue par la sexothérapeute Diane Deswarte et organisée par Fever. Voici un compte-rendu qui permet de visualiser des solutions, en cas d’écart de désir dans votre couple.
Conférences sur la sexualité positive
D’abord, revenons sur le concept de Fever : une plateforme digitale, créée par 2 génies de la tech Ignacio Bachiller (CEO) and Francisco Hein (CMO) pour découvrir les expériences culturelles et divertissantes des capitales du monde. Ils ont commencé avec Londres, mais Paris fait désormais partie du portefeuille.
Le 4 mai, deux conférences étaient programmées au Grand Rex sur un sujet que nous affectionnons : la sexualité positive. Ca parlait “Plaisir féminin : comment augmenter (vraiment) ses sensations ?” à 19h30, et j’ai assisté à “L’écart de désir au sein du couple : comment gérer ?” à 21h30.
En attendant le début, j’observe les entrées dans le Grand Rex : une conférence qui s’intitule “l’écart de désir au sein du couple : comment gérer ?” attire des publics très variés. Des femmes en solo (comme souvent pour les activités extra-scolaires), des couples hétérosexuels avec l’homme qui regarde un peu ses pieds, des bandes de copines aussi et quelques hommes venus se cultiver de leur côté. Tout le monde a l’air pressé de découvrir le contenu quand j’arrive dans l’une des salles “constellation” du cinéma.
Le public continue à attendre encore un peu à l’intérieur : un brouhaha majoritairement féminin, comme souvent pour les événements sexo, qui berce les garçons seuls qui tapent la sieste en attendant que ça commence. La salle est remplie à 50% ce qui est une belle performance pour un jeudi soir de printemps à 21h30.
À la rencontre d’une sexologue, nouvelle génération
Diane Deswarte arrive avec son micro Madonna (c’est le terme technique, je n’invente rien) et démarre sa présentation. Le ton est familier, c’est évident que Diane a l’habitude de parler sexualité en dédramatisant : elle fait beaucoup de blagues, réussies, et ses slides permettent d’installer une ambiance bon enfant dans la salle. Diane est clairement moins coutumière des présentations en public… je regrette qu’elle lise son texte, heureusement qu’il est fascinant.
Diane se présente comme sexologue, “pas médecin”, sexothérapeute et fondatrice de l’espace Kamami. Avis aux amateur.rice.s, Diane sort un livre cet été.
Sa mission de vie : accompagner les personnes vers une sexualité épanouie, ce qui peut vouloir dire deux choses. Soit il y a quelque chose à corriger, soit les pratiques peuvent être développées.
Diane met cet intérêt et facilité pour la sexualité, dans sa forme la plus épanouissante, sur le compte de ses parents qui lui ont prodigué une éducation positive. Ils lui ont expliqué très tôt comment la sexualité est constitutive du bien-être et reste une réalité individuelle et subjective.
L’ambition de la conférence : ouvrir des solutions en expliquant la complexité
Diane nous rappelle que la sexualité est très souvent polluée de représentations et d’injonctions qui empêchent nos individualités de s’affirmer et de s’épanouir. Que notre organe le plus actif pour la sexualité reste le cerveau. Et surtout que le désir ne constitue ni une obligation ni un devoir.
“Une baisse de désir, c’est un sujet propre à l’individu. Un écart de désir, c’est bien un sujet à aborder et adresser à deux.”
Diane nous embarque loin dans les concepts, pour que nous parvenions mieux à faire la part des choses et que nous soyons mieux outillés pour aborder les difficultés qui pourraient nous être présentées :
- Vous n’êtes absolument pas responsables du désir de votre partenaire, que ce désir soit plus intense ou moins important que le vôtre.
- La libido, dont le désir est une sous-partie, n’est pas à confondre avec la pulsion de vie ou un besoin naturel et indispensable comme manger ou dormir.
- La variation est indissociable de la sexualité.
- Une femme trop désirée pourra se retrouver pas assez désirante.
- Un désir individuel peut être majoritairement réactif ou spontané. L’écart de désir est composante des couples dont l’un est plutôt réactif, et l’autre spontané. Des couples de deux personnes au désir réactif existent également.
- Un rapport consenti doit rester : franc, enthousiaste et libre, pas pour réduire l’écart de désir qui est ressenti entre soi et son partenaire.
- Pour la personne désirante, il faut accepter de se demander : “pourquoi j’ai envie de sexe ?”
Un sujet vieux comme le monde
J’ai tout écouté, tout compris aussi. Mais l’affaire n’est pas si simple. À entendre les questions qui sont adressées à Diane à la fin de la conférence, je saisis comme la déconstruction est loin d’être spontanée. L’accompagnement ponctuel procuré par une conférence est indispensable pour interpeller et donner des premières clés. Je pense qu’un accompagnement plus consistant peut faire des miracles, si toutefois les deux personnes concernées sont prêtes à y consacrer du temps.
Personnellement j’ai hâte de lire le livre de Diane et recommande de prendre contact pour celles et ceux qui se disent que leur sexualité pourrait être plus épanouie.