Vous sentez que ça veut venir, tout est parfait, l’orgasme est proche… mais vous n’arrivez pas à jouir sans imaginer un de vos fantasmes favoris. Et là comme par magie, à peine vous y pensez, l’orgasme s’empare de vous !  Sachez que vous n’êtes pas tout-e seul-e à fantasmer pendant le sexe et ce n’est pas anormal.

Fantasmer pendant le sexe, cet autre moyen d’éprouver son désir

On est entre nous, ça ne sert à rien de se mentir. Qui a déjà fantasmé sur d’autres situations sexuelles pendant qu’il ou elle faisait l’amour ? Je pense qu’à cette question, nous sommes assez nombreux.ses à pouvoir y répondre favorablement. Et il n’y a pas de quoi en avoir honte, c’est même plutôt bon signe pour votre sexualité !

Fantasmer en faisant l’amour n’est pas quelque chose de systématique pour tous.tes. Le plaisir peut exister sans. Néanmoins, pour atteindre la jouissance, certain.es d’entre nous peuvent parfois avoir besoin d’une petite aide psychologique, qui se trouve dans notre propre univers fantasmatique. Lorsqu’on fantasme sexuellement, on fait appel à une projection mentale qui met en images nos désirs, nos envies sans limites. En ce sens, le mot freudien « Phantasie » est intéressant : c’est un mot regroupant à la fois la notion de « phantasme » (hallucination) et « fantaisie » (imagination débridée). On va rêver un scénario (ayant déjà eu lieu ou non) et notre imagination sexuelle va aller au-delà des limites mentales que notre conscience sait nous imposer.

Plus on se laisse aller à ses envies, et plus nos envies se révèlent. Dès lors, fantasmer durant l’acte sexuel est une bonne chose, car c’est l’expression d’un désir qui s’anime en soi. Fantasmer pendant le sexe, en imaginant une situation qui nous excite, ne signifie pas forcément qu’on ne prend aucun plaisir dans l’acte en cours. Il arrive que le plaisir physique qu’on ressent nécessite d’être accompagné d’une excitation psychologique. C’est peut-être même la preuve d’un désir si fort, qu’il réveille notre sensualité cérébrale. Si on ne prend aucun plaisir au lit, l’esprit n’aura même pas la force de se projeter mentalement dans une pensée excitante, car le corps ne ressentant rien, l’esprit se verrouillera. Le plaisir du corps peut donner naissance au plaisir de l’esprit.

Fantasmer, pour soi et pour l’autre

De nombreux messages de femmes sur des forums s’inquiétant de ne pas réussir à jouir sans fantasmer et appelant ça un « problème ». Il n’y a aucun problème ! Si vous aimez votre compagnon ou compagne, que vous prenez beaucoup de plaisir et que vous avez ce mécanisme automatique uniquement pour accroître vos sensations, cessez de vous inquiéter. Ceci se passe dans votre tête et n’est qu’une projection sans réalité.  Bien que cela ait l’air paradoxal, votre besoin de vous évader mentalement est sûrement la preuve d’une présence encore plus forte dans le moment de l’acte. Fantasmer pendant l’amour n’est pas tromper. Et si vous savez en votre for intérieur que vous trompez en pensée, dans ce cas-là, vous seule savez pourquoi et pouvez régler ce point. Si vous pensez constamment à votre ex ou fantasmez sur votre amant-e, il faudra peut-être vous poser d’autres questions. De plus, un recours systématique à ces pensées peut révéler un problème dans la relation sexuelle avec l’autre, dans ce cas vous pouvez lui en parler ou voir un(e) sexothérapeute ensemble.

Autrement, c’est un acte qui n’a rien de honteux. Certaines personnes sont plus cérébrales sexuellement, ont besoin de fantasmes en plus du plaisir physique pour atteindre l’extase, et vous en faites juste partie. Si vous culpabilisez d’exclure votre chéri-e mentalement, vous pouvez toujours instaurer un jeu sexuel verbal entre vous : échangez sur vos fantasmes et demandez à votre partenaire de vous raconter un fantasme pendant qu’il/elle vous fait l’amour. Ainsi, vous pourrez vous projeter ensemble dans le même fantasme et partager alors entièrement ce moment avec votre partenaire sans vous sentir coupable. Et pourquoi pas essayer de l’amener à vous faire vivre ces fantasmes dans la réalité ? Car, si les fantasmes c’est trop bon, les vivre c’est mieux !

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