Amante Lilli et Mr Sirban sont très amoureux et forment un couple hors norme. Libertins affirmés, ils aiment partager et se partager. Elle adore les relations sexuelles avec plusieurs hommes, il prend son pied à la regarder. Gangbang, exhibition ou encore cuckolding font partie intégrante de leur sexualité, qu’ils racontent sans tabou sur leurs blogs respectifs. On a souhaité en savoir plus sur eux. Pour la première interview, on découvre le point de vue d’Amante Lilli.

Amante Lilli, depuis quand es-tu libertine et comment t’es venue l’idée de créer un blog pour partager ta vie de “hotwife” avec ton mari Mr Sirban ?

[« Une « hotwife » est une femme mariée, dont le mari prend un vrai plaisir à la savoir avec d’autres hommes. La femme assume une sexualité volage, une féminité revendiquée et affirmée, elle est encouragée en ce sens par son époux. Ce n’est donc pas une femme célibataire enchaînant les conquêtes ou une femme adultère trompant son mari. » Définition d’Amante Lilli sur son blog.]

Je suis libertine depuis 2003. J’ai été initiée par Mr Sirban, mon mari, qui connaissait ce milieu depuis de nombreuses années. J’allais sur mes 23 ans et j’ai découvert un univers où la femme est reine et maîtresse de ses envies et fantasmes. L’idée de créer un blog est venue très tôt également. La photo s’est vite immiscée dans notre couple : exhibition et soirées privées étaient immortalisées ! Nous avons fait un premier site dès 2004, puis en 2011, j’ai créé le blog “amantelilli”, car partager nos expériences participe à l’excitation.

Sur ton blog amantelilli, tu affirmes être adepte de pluralité masculine. Qu’est-ce qui t’excite dans le fait d’avoir plusieurs hommes en même temps dans le rapport sexuel ?

Je pratique la pluralité masculine depuis 5/6 ans maintenant, j’adore multiplier les partenaires lors d’un même ébat. Ce sont autant de sensations différentes. Aucun homme ne fait pareil et n’est pareil. Je ne me sens pas à leur merci, mais je m’abandonne aux plaisirs. Je lâche prise. Je peux à tout moment décider de stopper ou de continuer, je reste tout le temps maîtresse de mes envies.

Le premier article que j’ai lu sur ton blog s’appelle “gangbang et bukkake : offerte aux hommes”. Je dois dire que c’était la première fois que je lisais un récit détaillé d’un gangbang avec photos à l’appui ! Peux-tu me décrire ce que tu ressens avant, pendant et après un gangbang ?

J’alimente mes articles de photos, car tellement de personnes s’inventent des vies sur Internet que j’ai toujours eu à coeur de montrer la véracité des mes propos. Avant un gangbang, j’ai une petite appréhension, une forme de trac : vais-je plaire aux hommes ? Vais-je les satisfaire ? Aurai-je plus ou moins de plaisir ? Quelle sera l’ambiance ressentie ? On ne sait jamais à l’avance, d’autant plus que j’aime avoir des partenaires différents que je ne connais pas encore.

Je ne suis pas fan du “verre avant”. J’aime que l’action arrive rapidement et si ça tarde à venir, je la démarre. Pendant, je me laisse aller à l’envie, à l’excitation. Je me sens libre, libérée, totalement en accord avec ma sexualité. Je m’abandonne aux plaisirs, je m’évade. Et après, je suis en général assez fatiguée, car je suis multi-orgasmique et je jouis beaucoup. Je suis encore bien excitée aussi ! J’aime discuter après la rencontre autour d’un verre et faire connaissance. Après l’action, la discussion !

Dans cet article toujours, tu indiques que c’est ton mari qui avait préparé ce gangbang à l’aide d’un organisateur de gangbang. Tu dois sacrément lui faire confiance !

C’était exceptionnel, mon Mari choisit très rarement mes partenaires. Cela n’arrive pour ainsi dire jamais. Habituellement, c’est moi qui fait la démarche de A à Z. Je recrute sur un célèbre site de rencontres libertines des hommes ayant déjà des témoignages et des photos à l’appui si je veux faire une rencontre privée (gangbang ou cuckolding).

Autrement, aucune sélection n’est faite lorsque nous rencontrons en cinéma porno. Je mets une annonce sur l’agenda de mon site, je le note sur ma fiche Wyylde (1er réseau social destiné au libertinage, NDLR), je le signale sur Twitter et vient qui veut. Le physique m’importe peu, je préfère un petit gros sympa qu’un avion de chasse prétentieux. J’ai une confiance aveugle en mon Mari et heureusement, autrement nous ne pourrions pas avoir une sexualité ouverte, si nous avions le moindre doute à l’égard de l’autre. Il me connaît sur le bout des doigts, nous dialoguons beaucoup et il me sait plus réceptive au charme qu’à la beauté, à la sympathie qu’à un Apollon bodybuildé.

Sur ton site, on peut lire une “charte de hotwife” dans laquelle tu décris les 10 règles que tu suis quotidiennement. Est-ce important quand on a une relation libre comme la vôtre de définir une sorte de contrat ?

Ce n’est pas un contrat. C’est un mode de vie quotidien expliqué par des mots simples. Avant de la rédiger, je l’appliquais déjà sans même la nommer. J’ai toujours été très féminine et coquette, me maquiller, prendre soin de moi, porter des talons ou des tenues sexy font partie de ma vie normale. Avoir un “prêt à baiser” dans mon sac est également une nécessité au regard de mes pratiques, puisque je peux décider de cocufier mon Mari à n’importe quel moment et avec n’importe qui. Je précise qu’il sera tenu informé, nous ne sommes pas adultères, il y a ni tromperie ni duperie.

On associe souvent la notion de contrat ou de charte, à une sexualité BDSM dans laquelle maître et soumise sont liés par un contrat. Peut-on considérer ta relation avec Mr Sirban comme étant BDSM ?

Absolument pas ! Je suis naturellement docile sexuellement, mais je ne suis en aucun cas soumise. Dans le SM, je suis Domina sadique et mon Homme, dominateur normalement, switche pour devenir mon soumis. Personnellement, j’en suis bien incapable. J’exècre la douleur et ne parviens pas à y trouver de plaisir ou d’évasion. Mais, il y a ni contrat ni charte.

Notre relation est celle d’un couple fusionnel qui s’aime passionnément et qui a une sexualité récréative et libertine. Nous sommes mariés mais libres et ne sommes tenus par aucun contrat.

Notre société valorise la fidélité monogame dans une relation amoureuse, mais dans votre couple, Mr Sirban aime te regarder faire l’amour avec d’autres hommes. La jalousie est-elle un sentiment inexistant dans votre relation amoureuse ?

Il n’y a aucune jalousie dans notre couple et il ne devrait y en avoir aucune dans une relation de couple classique d’ailleurs. La confiance est le ciment d’une relation saine. À partir du moment où il y a jalousie, c’est qu’il y a manque de confiance (de soi ou envers l’autre) et ce n’est pas viable. Je n’ai jamais été jalouse, car si je suis en couple avec une personne, ce n’est pas pour la mettre en doute, mais parce que je crois en elle. Mon Mari est candauliste et adore me voir dans les bras d’autres hommes prendre du plaisir et jouir avec eux. Il est également cuckold, il aime que je l’humilie et le rabaisse avec mon Amant du moment : une relation de cocu pleinement consentie et théâtralisée. Ce sont des plaisirs très cérébraux.

Des conseils pour une femme qui souhaite réaliser le fantasme du gangbang ?

D’abord, il faut en avoir envie et l’imaginer avant de réaliser ce fantasme. Malheureusement, certaines femmes exécutent les désirs de leur conjoint sans le souhaiter vraiment. Le gangbang peut sembler assez “viandard” et heurter les âmes sensibles, mais c’est une multiplication de plaisirs et de désirs. Un gangbang peut être hard, mais il peut être également une succession de partenaires sans aucune brutalité. Assez souvent, des hommes me câlinent, m’embrassent, me caressent puis cèdent leur place au partenaire suivant. Personnellement, je préfère les rapports virils voire hard, mais une forme de douceur peut avoir sa place dans cette pratique.

D’un point de vue technique, il faut penser à prendre un lubrifiant à base de silicone compatible avec les préservatifs, c’est ce qui glissera le mieux et fera moins surchauffer le minou. Il faut aussi veiller à ce que chaque partenaire mette bien son préservatif, certains sont irresponsables et tentent de pénétrer sans capote. Avant chaque partie, il faut lister interdits et tabous (exemple : pas d’éjaculation buccale et vaginale, pas de doigt etc.). Il ne faut pas hésiter à guider ses partenaires dans ses envies, ils ne peuvent pas deviner si on ne leur dit pas.

Lire la partie 2 de l’interview, avec le témoignage de son mari Mr Sirban.