Selon les estimations de l’OMS, 200 millions de filles et de femmes subissent des mutilations sexuelles dans le monde et 3 millions de filles supplémentaires chaque année. 1https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/dossiers/lutte-contre-les-violences/actions-de-communication-autour-des-journees-internationales-contre-les-violences__trashed/mutilations-sexuelles/ Par ailleurs, dans certains pays, on constate un abaissement de l’âge moyen auquel une fillette est soumise à des mutilations sexuelles. 2https://www.who.int/reproductivehealth/topics/fgm/prevalence/fr/Tous les ans, le 6 février, c’est la Journée internationale de lutte contre les mutilations sexuelles, internationalement reconnues comme une pratique néfaste et une triple violation des droits humains des filles et des femmes, en tant qu’être humain, femme et fille. Il faut que les violences faites aux filles et aux femmes cessent et que leur sexualité soit saine, faite de sécurité et de consentement libre et éclairé.

Définition et historique des mutilations sexuelles

La journée internationale de lutte contre les mutilations sexuelles a été mise en place par l’ONU en 2003, pour demander une tolérance zéro face à ces pratiques barbares et destructrices. En France, il y aurait 53 000 femmes mutilées vivant sur le territoire. Les mutilations sexuelles féminines, ce sont des opérations pratiquées sur les organes sexuels féminins sans raison médicale associées à des pratiques traditionnelles néfastes et qui ont des conséquences très graves pouvant aller jusqu’à la mort. La France fait partie des acteurs mondiaux de la lutte contre ces violences en sensibilisant sa population sur l’excision et offre le remboursement des frais chirurgicaux de réparation.

Il y a quatre types de mutilations sexuelles déterminées par l’OMS :

  • La clitoridectomie : ablation partielle ou totale du clitoris.
  • L’excision : ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres, avec ou sans ablation des grandes lèvres.
  • L’infibulation : rétrécissement de l’orifice vaginal par ablation et accolement des petites lèvres et/ou des grandes lèvres, avec ou sans ablation du clitoris.
  • Les formes non-classées de MSF : toutes les autres interventions nocives ou potentiellement nocives pratiquées sur les organes sexuels féminins à des fins non thérapeutiques.

L’excision est souvent le terme générique employé pour englober l’ensemble des mutilations sexuelles féminines. Dans le monde, la proportion de femmes connues subissant le plus de mutilations sexuelles se situe en Afrique et Asie du Sud-Est, avec également des cas rapportés parmi les populations migrantes dans les pays occidentaux, notamment.

On estime que l’excision proviendrait de l’Egypte pharaonique, où les femmes de haut rang subissaient cette pratique, avant que cela ne se diffuse parmi toutes les couches de la société.

Puis la pratique se serait diffusée et intégrée à d’autres traditions en Afrique Ouest et Est, ainsi qu’au Yémen. Dans les années 50, l’Europe et les Etats-Unis ont aussi justifié cette pratique sur les femmes pour les « guérir » de la fameuse « hystérie », ou encore de la nymphomanie et de l’homosexualité.

Une guerre de domination sur le corps et la sexualité des filles et des femmes

Le clitoris étant le seul organe humain dédié uniquement au plaisir, ce n’est pas difficile de voir dans son ablation, une volonté évidente de contrôler et de détruire le corps et la sexualité de toute personne de sexe féminin.

Les mutilations génitales féminines sont clairement effectuées dans une volonté de domination sur le corps de la femme et de désappropriation de sa sexualité. En plus d’être violentes physiquement et psychologiquement, ces pratiques atroces peuvent entraîner des infections, des problèmes à l’accouchement, l’infertilité, voire le décès de la personne. C’est d’une violence inouïe.

On sait que le clitoris a un rôle essentiel dans le plaisir sexuel de la femme. Arracher le clitoris et mutiler également les lèvres, c’est un moyen d’empêcher tout épanouissement sexuel. Précisons que ces mutilations sont souvent faites sans aucune anesthésie et avec des outils tels que des lames, des couteaux, des rasoirs etc.

La violence sur le corps des femmes est également utilisée comme une arme de guerre dans le monde. C’est ce que rappelle constamment le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018, et qui se bat d’arrache-pied depuis 1999, contre les violences sexuelles faites aux femmes en République Démocratique du Congo. Ce fervent défenseur des droits des femmes est régulièrement menacé de mort pour son combat et ne lâche rien, ayant déjà soigné 40 000 femmes victimes de mutilation sexuelle. Pour en savoir plus, sur le Dr Denis Mukwege, lisez cette interview pour l’Unesco. Les Nations Unies souhaitent mettre fin aux mutilations génitales féminines d’ici 2030.

En France, nous pouvons également citer le travail de Ghada Hatem-Gantzer, gynécologue obstétricienne et fondatrice de La Maison des Femmes à Saint-Denis, un lieu pour accompagner et soigner toutes les femmes victimes de violences sexuelles depuis Juillet 2016. Parmi les personnalités françaises, la chanteuse Inna Modja ayant elle-même subi une excision, est une grande activiste contre les mutilations génitales et on peut citer une association comme Excision Parlons-en.