Malgré des années de lutte pour l’égalité, les stéréotypes de genre semblent regagner du terrain chez les jeunes. C’est le constat alarmant du dernier rapport de France Stratégie. Et si, en 2025, on réapprenait à désapprendre ?
Stéréotypes de genre : un recul inquiétant
“Les mères savent mieux s’occuper des enfants que les pères” : en 2024, 56 % des jeunes de 18 à 24 ans adhèrent encore à cette idée. Ils étaient 50 % en 2014. Alors que l’on pensait les stéréotypes en net recul, le rapport de France Stratégie paru en mai 2025 dresse un constat inverse : le déclin s’est ralenti, voire inversé.
Le phénomène touche d’abord les jeunes générations, surexposées à des images stéréotypées, notamment via les réseaux sociaux.
67 % des enfants entre 6 et 10 ans sont déjà présents sur ces plateformes, où l’on voit défiler des modèles sexués ultra caricaturaux.
Quand les politiques publiques perdent le fil
Oui, des actions ont été menées sur les violences sexistes, sur l’égalité salariale, ou encore sur la féminisation de certains métiers. Mais le travail de fond sur les stéréotypes eux-mêmes a manqué de continuité.
Or, comme le souligne Fabienne Alamelou Michaille (fondatrice de LeadTogether), les stéréotypes sont le socle des inégalités :
Ils sont les clés de la représentation. Ils enferment aussi bien les femmes dans des rôles de care que les hommes dans des codes virilistes qui les abîment.”
La virilité toxique, une prison aussi pour les garçons
Le rapport rappelle que les stéréotypes pèsent aussi sur les garçons. Être fort, conquérant, ne pas pleurer, toujours performant… autant de normes qui abîment la santé mentale et la relation à soi.
Dans le rapport stOpe de l’AFMD, on lit que ces normes ont un impact mesurable sur la confiance en soi, la santé psychique et la performance au travail.
Les stéréotypes sont des carcans, pas des repères. Ils limitent les libertés de toutes et tous.” Fabienne Alamelou Michaille
Former sans culpabiliser : la méthode LeadTogether
Chez LeadTogether, on l’a compris : former en culpabilisant ne fonctionne pas. Il faut une pédagogie qui responsabilise sans humilier, qui implique au lieu de pointer du doigt.
Un test simple, proposé en atelier, permet aux participants (managers, RH, dirigeant·es) de prendre conscience de leurs biais sans se sentir attaqué·es.
Résultat ? Un cercle vertueux qui se met en place, car quand on ne se sent ni coupable ni visé personnellement, on est prêt à écouter.
Et maintenant, on fait quoi ?
France Stratégie appelle à renforcer les politiques publiques sur les stéréotypes, à commencer dès l’enfance. Mais la société civile, les entreprises, les médias et les institutions doivent aussi prendre leur part.