En 2015, trois lycéens de la Isaac Newton Academy en Angleterre ont remporté un prix pour un prototype de préservatif baptisé « S.T.EYE », qui, selon eux, changerait de couleur selon la présence d’une infection sexuellement transmissible (IST). Une idée intéressante mais encore au stade expérimental.

Une invention britannique pour prévenir les IST

Les trois adolescents britanniques — Daanyaal Ali (14 ans), Chirag Shah (14 ans) et Muaz Nawaz (13 ans) — ont proposé en 2015 un prototype de préservatif qui changerait de couleur lorsqu’il serait en contact avec des liquides corporels porteurs d’IST.

Le concept : la surface du préservatif est recouverte de molécules ou anticorps qui réagissent aux agents infectieux (bactéries, virus). Par exemple : vert pour la chlamydia, bleu pour la syphilis, jaune-blanc pour l’herpès. Cette idée leur a permis de remporter le prix « Future of Health » du concours TeenTech Awards au Royaume-Uni.

Cette innovation remet en lumière l’enjeu des IST et de la prévention, notamment chez les jeunes. Elle suggère une forme d’auto-détection rapide, ce qui pourrait encourager davantage de réflexes de sécurité sexuelle. Elle ouvre aussi le débat sur l’innovation dans le domaine des contraceptifs et de la protection sexuelle.

personnes tenant un préservatif de couleur rouge
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Ce n’est encore qu’un concept

Bien que ce soit judicieux, le dispositif n’a pas été développé à l’échelle industrielle ni validé médicalement. De plus, l’infection détectée serait-elle celle du porteur ou du·de la partenaire ? Comment gérer plusieurs infections en même temps ?

D’un point de vue technique et réglementaire, un tel produit pose de nombreuses questions en matière de sécurité, de fiabilité, de certification, mais aussi de responsabilité et de conséquences psychologiques. Enfin, l’existence d’un tel préservatif ne peut dispenser de la nécessité d’un dépistage régulier, du dialogue sur les pratiques sexuelles, ni de la prise en charge des IST et de la santé sexuelle.

Remettre la lumière sur les risques d’infection

Cette actualité permet de rappeler plusieurs thématiques santé qui nous sont chères :

Des jeunes qui prennent en main la santé sexuelle

Cette initiative de trois lycéens est enthousiasmante : elle montre que la jeunesse peut penser autrement la santé sexuelle. Toutefois, elle ne doit pas donner l’illusion d’un « gadget miracle ». La vraie protection reste : le préservatif correctement utilisé, le dépistage, le dialogue et l’accompagnement. N’oublions pas que la prévention sexuellement responsable est d’abord un choix, une pratique, pas uniquement un produit.
Enfin, il est impératif d’avoir une éducation sexuelle non-stigmatisante, inclusive et techniquement accessible, surtout dans une époque où les stéréotypes de genre reprennent une place inquiétante.