Être une femme mariée polyamoureuse, à quoi cela ressemble-t-il ? Les amours plurielles d’Athéna, 37 ans, sont au centre de l’intrigue du nouveau roman de Rita Perse, 21 jours par semaine. Derrière l’apparente légèreté de l’être, peut-on vraiment se départir des doutes, de l’insécurité, de la jalousie ? L’autrice nous invite à penser l’érotisme, le sexe et le romantisme au-delà des normes, mais toujours avec le coeur et à bras-le-corps.
1 femme, 4 hommes, 21 jours
Il paraît que les hommes veulent soit la mère, soit la putain, mais jamais les deux. Ainsi, dans quelle catégorie placer Athéna ? Le personnage principal de 21 jours par semaine, est dans un mariage heureux, avec trois enfants et trois amants/métamours. Tous les protagonistes masculins sont au courant de l’existence des autres dans sa vie et Athéna nous partage ses doutes et plaisirs charnels.
Le roman explore les différentes dynamiques relationnelles et émotionnelles qui peuvent co-exister dans des relations polyamoureuses. Comme souvent avec Rita Perse, on se pose la question de la dimension autobiographique des récits, tant l’écriture transmet de la sincérité. La dimension érotique du texte se manifeste dans la crudité des mots et dans la description sans ambages des actes.
Athéna et ses amants ont des défauts et se perdent parfois dans les méandres des amours multiples. L’autrice ne cherche pas à donner une vision édulcorée du polyamour. Elle ne le présente pas non plus comme un choix relationnel idéal ou supérieur à la monogamie. Non seulement elle le questionne, mais surtout elle le normalise en abordant aussi ses failles. Et puis, les instincts monogames disparaisent-ils toujours totalement dans le modèle polyamoureux ? La question reste ouverte. Être libre d’aimer et de s’envoyer en l’air avec qui on veut, ne rend pas toujours le coeur plus léger. Aussi, cela n’exclut pas la sensibilité et la sincérité des sentiments. Enfin, c’est une chance dans un monde où le slogan « Femme, Vie, Liberté » doit encore être défendu, comme le rappelle subtilement Rita Perse, d’origine iranienne elle-même.
On dit oui aux aventures d’Athéna, merci à Rita Perse d’écrire sur la sexualité féminine libre et bravo aux éditions La Musardine d’éditer ce type de littérature érotique.
21 jours par semaine, Rita Perse, 18€. Editions La Musardine.
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