Avec la loi « Stop Féminicide », la Belgique se positionne en pionnière pour protéger concrètement les femmes. Depuis Juillet 2023, notre voisine belge fait partie des premiers pays à se positionner réellement contre les féminicides.
Rappel de la définition du féminicide
Le féminicide désigne l’assassinat d’une femme parce qu’elle est une femme. Jusqu’à encore très récemment, le terme « crime passionnel » était constamment utilisé pour minimiser les féminicides. C’était notamment le cas dans l’affaire de féminicide de l’actrice Marie Trintignant par le musicien Bertrand Cantat, comme le rappelle le documentaire Netflix « De rockstar à tueur ». Derrière ce terme se cachent des réalités multiples : meurtres par conjoint ou ex-conjoint, mais aussi crimes liés à l’exploitation sexuelle ou encore décès résultant de pratiques violentes imposées aux femmes.
On rappelle qu’en France une femme est tuée tous les deux jours par son conjoint ou ex. 1https://www.noustoutes.org/comprendre-les-chiffres/
Enfin une loi concrète pour lutter contre les féminicides
La loi Stop Féminicide est une petite révolution parce qu’elle ne se contente pas de belles déclarations. Elle établit quatre catégories de féminicides :
- intime (au sein du couple ou famille)
- non-intime (exploitation, traite)
- indirect (mutilations génitales, avortements forcés)
- tentatives de féminicide.
Quelles sont les mesures concrètes ?
- La collecte obligatoire et annuelle de statistiques précises sur les féminicides
- Une meilleure prise en charge des victimes grâce à des procédures adaptées : faciliter le dépôt de plainte, droit à choisir le genre de la personne qui reçoit la plainte, et assistance gratuite d’interprètes.
- Des formations obligatoires des professionnel-les (police, justice, santé) pour une prise en charge humaine, sensible et juste des victimes.
Cette loi est une loi féministe
En affirmant clairement que les violences faites aux femmes ne sont plus tolérables, la Belgique envoie un signal fort. Elle affirme haut et fort que la vie des femmes compte, et qu’elle mérite des moyens spécifiques pour être protégée.
Cette victoire est aussi celle des nombreuses associations et féministes belges qui se battent depuis des années pour la reconnaissance officielle des féminicides. Un engagement sociétal qui, on l’espère, inspirera d’autres pays à franchir le pas.
Rappelons que la Belgique est aussi le premier pays à avoir adopté une loi sur le statut des travailleur-ses du sexe (TDS) le 3 mai 2024. Cette mesure leur garantit un statut social, avec contrat de travail et donc une couverture sociale, et des règles sur la durée du temps de travail et la rémunération. C’est une première mondiale made in Belgique !