Le phénomène Dry January (« Janvier Sans Alcool ») est né en 2013 au Royaume-Uni et s’est diffusé progressivement dans les pays occidentaux, grâce aux réseaux sociaux. Les associations de lutte contre le cancer et pour la prévention de l’alcoolisme ont également poussé l’initiative. Depuis, nous sommes nombreux-ses à faire un jeûne de l’alcool, tout au long du mois de janvier. Pour ma part, je ne bois plus d’alcool depuis 7 mois et cela a eu un impact extrêmement positif sur ma santé mentale et physique. Oui, on peut vivre sans alcool et s’amuser quand même !
Comment j’ai arrêté de consommer de l’alcool
J’ai arrêté de boire de l’alcool un mois de juin, donc ce n’était pas lié au mouvement Dry January. En revanche, sur le papier, c’était une des pires périodes pour arrêter, avec les apéros qui s’enchaînent ! Mais, je sentais que je n’avais plus le choix, arrêter l’alcool devait faire partie des actions à mettre en place pour améliorer ma santé. Je venais d’être mise en arrêt maladie pour burn-out et cet état avait des répercussions physiques (fourmillements, migraines, douleurs osseuses, maux de ventre, prise de poids…) et mentales (états dépressifs, fatigue chronique, insomnie, crises d’angoisse…). Sauf qu’étant entrepreneuse dans le milieu de la restauration depuis trois ans, avec mon partenaire, mon rythme de travail était acharné. Et ce métier implique de travailler les soirs et week-ends, dans un contexte où l’alcool est présent constamment. Ainsi, j’avais une consommation régulière, qui était aussi festive que professionnelle. Mais quand la festivité fait aussi partie du travail, cela devient régulier, et de moins en moins amusant. Surtout quand le manque de repos s’accumule en parallèle.
J’ai donc commencé à me donner en défi d’arrêter de boire de l’alcool durant un mois. Ayant développé des symptomes d’anxiété sociale, je restais essentiellement chez moi, ce qui a clairement facilité le démarrage. Je ne me rendais pas aux apéros, je ne passais pas devant des terrasses blindées, et ne m’occupais plus de servir mes clients. Au bout d’un mois, j’ai réalisé que le goût de l’alcool ne me manquait pas du tout. De plus, il était plus agréable de se lever le matin sans plus jamais avoir la gueule de bois. Je sentais que les maux de tête réguliers diminuaient, et que le repos commençait à devenir de plus en plus réparateur. Même si ce n’étaient que les prémices d’un rétablissement qui prendrait de longs mois, et qui se poursuit actuellement.
Sans alcool, la fête est plus folle ?
Qui se souvient de cette publicité Mister Cocktail de 2011 et de son slogan inoubliable : « Sans alcool, la fête est plus folle » ? Forcément, l’idée était de prendre le contre-pied de la croyance qui voudrait qu’on ne s’amuse pas si on ne boit pas. Cela fait écho à la polémique récente de Léa Salamé. L’animatrice a répondu « Vous êtes devenu chiant ! » à l’humoriste Artus, qui indiquait avoir stoppé totalement la consommation d’alcool.
Quand on ne trinque pas, on ne s’enivre pas, et donc on perd la folie et la désinhibition que procurent l’ivresse. Mais, cela ne signifie pas qu’on ne s’amuse pas, ni qu’on est rabat-joie.
Etre lucide et ne pas s’intoxiquer le corps avec l’alcool ne devrait pas être vu comme un manque de fun ! Rappelons que selon Santé Publique France, 41 000 décès peuvent être imputés, chaque année, à la consommation d’alcool en France.1https://www.lemonde.fr/sciences/article/2025/01/01/le-dry-january-de-plus-en-plus-en-vogue-malgre-l-absence-de-soutien-des-pouvoirs-publics_6476609_1650684.html C’est également la deuxième cause évitable de mortalité par cancer, selon l’Institut National du Cancer.2https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Alcool[/]
Un peu comme les premières soirées sans clope quand on arrête de fumer, une fois qu’on a passé les premiers moments de fête sans alcool, on comprends que c’est réalisable. On apprend à apprécier des alternatives, comme les mocktails, ginger beer, kombucha, ou les bières sans alcools, pour garder un côté festif. Sinon, on reste à l’eau ou au jus de fruits et franchement c’est bien aussi !
Les effets positifs sur la santé
En ce qui me concerne, j’ai vu un net effet sur la qualité de mon sommeil, ma mémoire et mon poids. Bien sûr, cela est aussi dû aux autres changements que j’ai engagé dans mon quotidien avec mon arrêt maladie. Je ne travaille plus en soirée, ne dors plus en décalé, écoute mon rythme, poursuis ma thérapie, mange plus sainement etc. Néanmoins, l’arrêt de l’alcool a provoqué un changement spirituel important. Je me sens aussi beaucoup plus alignée avec moi-même. Je ne ressens plus la pression de boire parce que les autres le font.

Pour autant, je ne rejette pas l’alcool. Depuis que j’ai découvert les vins natures pour le compte de mon entreprise, j’adore ça et cela m’a passionné. J’aime aussi beaucoup les sakés et la subtilité gustative des experts en cocktails. Certaines micro-brasseries proposent également des bières incroyables. Mais, après 7 mois d’arrêt total de l’alcool, tout cela ne me manque pas du tout. Finalement, c’est deux mois de sobriété en moins qu’une femme enceinte !
La sobriété vis-à-vis de l’alcool s’est accompagnée d’une sobriété générale dans ma vie. Je pratique le yoga quotidiennement, j’ai adopté un régime flexitarien, changé ma façon de visualiser la productivité, et réévalué mon rapport à la sexualité.
Je ne mets aucun délai à ce sujet, je ne me force à rien. Tant que l’envie ne revient pas, je ne boirai plus, et peut-être ne boirai-je plus jamais. Mais, si un jour l’envie revient, je ne me priverai pas. Je ne suis pas devenue anti-alcool. Néanmoins, je me rends compte que je n’en ai pas besoin pour être heureuse et m’amuser. Mais aussi que cela a des répercussions positives sur ma santé. En cette période de ma vie, vivre un Dry January permanent est ce qui me convient le mieux. Et si pour vous, c’est déjà un défi de s’en tenir au mois de Janvier, nulle raison de culpabiliser ! Chacune à son rythme et selon ses envies et possibilités.