Il y a un mois, j’ai enfin vécu l’aventure dont je rêvais depuis 3 ans. Si vous connaissez la chaîne Youtube Le Corps La Maison L’esprit, vous avez peut-être déjà entendu parler du voyage Féminité Sororité organisé par sa créatrice, Laëtitia. Pour les non-initiées, ce voyage organisé se déroule à Rio de Janeiro au Brésil. Laëtita y réside depuis six ans, et y développe son activité touristique atypique : une maison d’hôte réservée uniquement aux femmes, en immersion dans la culture « carioca » ! Sortir de sa zone de confort, lâcher prise, se (re)découvrir, renouer avec la sororité, avec son corps, ses émotions et celles des autres, se jeter dans l’inconnu, voici le programme. Décrire ce voyage, c’est presque mission impossible, mais notre hôte a bien choisi son pseudo, voici donc ce qui s’est passé dans mon corps, dans la maison et dans mon esprit !

Voyage Féminité Sororité
Féminité Sororité toutes ensemble

Renouer avec son corps et celui des autres grâce à Féminité Sororité

Devant une grande maison au centre de Santa Teresa, le quartier arty de Rio de Janeiro, Laëtitia nous accueille avec un câlin chaleureux. Une heure seulement après mon arrivée au Brésil quelques corps passent déjà moitié nus devant moi. Dans la salle de bain, une seule et unique douche commune avec trois jets d’eau.

La propriétaire m’explique qu’elle a été marquée par sa première expérience dans un hammam au Maroc : la vision de tous ces corps de femmes nues, avec leurs différences, leurs vécus, leurs imperfections, qui se croisent sans jugement et sans sexualisation, c’est ce qu’elle a voulu reproduire au sein de sa maison.

C’est une expérience que je n’avais jamais vécu auparavant. Non pas que je sois extrêmement pudique, mais j’appliquais les codes tacites de la société : la nudité c’est l’intimité ou la sexualité. Mais m’en voilà délivrée, quel plaisir de comprendre qu’être à poil c’est être libre, c’est créer un lien de confiance et de bienveillance avec les femmes, c’est faire des questions sur l’apparence un non-sujet, c’est se défaire des injonctions patriarcales et normaliser la vision de tous les corps ! Alors en théorie, je le savais, mais le vivre c’est autre chose.

Féminité Sororité
Photo d’une activité de groupe durant le voyage Féminité Sororité

Un pied en dehors de « la maison du bonheur » et quelques bouts de tissus en plus sur nos peaux, la réflexion sur notre rapport au corps se poursui avec la danse. La danse est un pilier culturel de la vie locale, que ce soit seule, à deux, en groupe, spirituelle, sensuelle, avec du feu, pieds nus, sur des talons ou sur des échasses, à Rio on bouge au rythme de tous types de musiques.

Toutes ces professeures qu’on a pu rencontrer, m’ont marquées par leur envie, non pas de faire de nous des techniciennes de la samba ou du funk, mais de faire ressortir notre personnalité à travers ces danses et de croire en nos capacités. Mon corps s’ancrait dans le mouvement, il était capable. Au milieu de ces femmes, il n’était plus dans une esthétique de séduction, mais dans une démarche d’expression de soi à travers l’art. Certes, je ne sais toujours pas « rebolar » comme une pro, mais danser est redevenu un plaisir personnel plutôt qu’un devoir de performance sociale.

Photo du voyage Féminité Sororité
Moment de joie et de danse avec Féminité Sororité

Vivre à Rio de Janeiro comme à la maison

Si jamais vous avez des idées reçues sur Rio de Janeiro, vous pouvez les laisser chez vous et partir les yeux fermés faire ce voyage.

La ville est complexe, mais Laëtitia connaît bien nos habitudes de françaises et saura vous donner les informations nécessaires pour comprendre au mieux et évoluer dans cette grande fourmilière. De plus, pendant 10 jours vous aurez vos propres taxis attitrés, une équipe de chauffeurs brésiliens qui travaille avec elle pour chaque voyage Féminité Sororité. J’ai une petite pensée pour mon chauffeur de l’aventure, Papai, un des chouchoux de la bande et dont le surnom vient de sa gentillesse presque paternelle. De quoi se sentir rassurée quand on est à l’autre bout du monde !

La maison d’hôte est remplies de francophones, il y a des petits coins pour se reposer, des livres et jeux de sociétés à disposition, les repas sont fait « comme à la maison » par Sandra, une brésilienne aux multiples casquettes, il y a même des bouillottes pour les douleurs de règles. Tout est pensé au mieux pour vous mettre à l’aise.

C’est aussi un lieu plein de vie, où chacune est libre d’être qui elle veut et d’exprimer ses émotions. On y a de « grandes discussions » comme aime dire Laëtitia, et on refait souvent le monde les fesses calées dans un hamac.

L’esprit de groupe, ça soigne le coeur

J’ai compris tellement de choses sur ma personnalité, sur les relations humaines et sur ce qu’on est capable de faire ensemble, grâce à ce microcosme de femmes. Je mentirai si je vous disais que ce voyage n’était que du fun, des paillettes et des culs qui bougent, parce que je n’ai jamais autant pleuré en présence d’inconnues. Mais ne vous méprenez pas, j’en suis ravie ! Qu’est-ce que ça fait du bien d’enfin libérer ses émotions. On m’a écouté, personne n’a minimisé mes blessures, on ne s’est pas moquée de moi quand j’exprimais mes inquiétudes, on m’a pris par la main quand j’ai dis que j’avais trop peur des vagues pour me baigner, et j’y suis allée.

Main dans la main durant le voyage Féminité Sororité
Main dans la main, durant le voyage Féminité Sororité

La force de notre groupe était qu’on pouvait donner et recevoir uniquement si on s’en sentait capable. Quoi de plus efficace pour accueillir les émotions des autres que de prendre soin de soi d’abord ?

J’ai appris que respecter l’espace personnel de l’autre ça passe par une communication franche et bienveillante. Je suis encore nostalgique du niveau de communication qu’on avait atteintes. J’ai réalisé qu’entre femmes, plus besoin d’être dans la démonstration, plus de concurrence intellectuelle ou de contrôle émotionnel.

À l’occasion, faites l’expérience chez vous : lancez un débat avec un groupe mixte ou masculin, et faites la même expérience avec un groupe uniquement féminin. Je n’ai pas de certitude sur le résultat, mais je constate que dans notre bulle de femmes, nos débats étaient bien plus francs, apaisés et constructifs que dans ma vie quotidienne. On osait donner notre avis fermement sans pour autant chercher à convaincre ou écraser l’autre, on avait de l’empathie et on savait s’excuser.

Vive la sororité

Ce voyage à Rio, certes j’en rêvais, mais c’était aussi devenu un grand défi pour moi, depuis que j’ai compris l’an passé que je souffrais du syndrome de l’intestin irritable. Je ne savais pas que cet environnement uniquement féminin allait me procurer un sentiment de bien-être et de liberté incomparable. Résultats : pas ou peu de crises pendant 10 jours ! Je reviens à la fois et reposée et pleine de motivation, j’ai des souvenirs plein la tête, et j’ai créé des liens d’amitiés hors du commun. Mais surtout, je reviens avec un savoir qui sera précieux pour toute ma vie : j’ai compris la sororité.

Le voyage Féminité Sororité à Rio de Janeiro vous intéresse également ?
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Je vous partage également ma discussion avec Laëtitia, sur le syndrome du colon irritable