Depuis 2006, le 21 décembre est la Journée de l’Orgasme ! C’est aussi le jour le plus court de l’année, ce qui nous donne deux bonnes raisons de rester plus longtemps au lit et se faire du bien. L’orgasme, tout le monde en parle, tout le monde veut savoir ce que c’est, tout le monde en redemande, mais tout le monde ne sait pas toujours le reconnaître. Comment savoir qu’on a eu un orgasme ? Il y a des signes qui ne trompent pas, les voici.
Les phases de l’orgasme
Saviez-vous qu’il y a 6 phases connues de l’orgasme ? Ce sont les sexologues américains Masters & Johnson en 1966, qui ont établi que le cycle de réponse sexuelle comporte 4 phases, avant d’être complétés par d’autres ensuite.
C’est le schéma classique partagé, mais il est important de noter qu’avant la phase d’excitation il y a la phase de désir, où la vulve et le vagin vont déjà commencer à se gonfler. Puis, vient la phase d’excitation : respiration accélérée, dilatation des tissus érectiles du vagin, de l’utérus et du clitoris, à l’image de l’érection masculine. Ensuite, vient la phase de lubrification : les fluides sont bons et utiles pour notre sexualité, et permettent de préparer le corps à ce que ça glisse Alice. Ensuite, l’excitation et le plaisir arrivent à une phase de plateau, avant la phase orgasmique, où le plaisir envahit tout le corps et enfin la phase de résolution.
Durant la phase de résolution, l’homme va perdre son érection très vite. La femme va redescendre plus longuement et peut par la suite avoir plus d’orgasmes, contrairement à l’homme. On parle de phase réfractaire chez l’homme, car l’homme a une période plus longue durant laquelle son excitation ne pourra pas remonter. Elle va être de plus en plus longue en vieillissant. Même si la phase est plus courte chez la femme, il y a un temps souvent où les femmes ne veulent/peuvent pas être stimulées de nouveau non plus.
Reconnaître les signes de l’orgasme
De plus en plus de gémissements, les tétons qui pointent, les rougeurs sur le corps, le sexe qui se lubrifie, le vagin se gonfle, le clitoris est en érection, les petites lèvres deviennent de plus en plus sensibles. En somme, l’excitation s’amplifie de plus en plus et ça se voit et se ressent physiquement.
Pendant l’orgasme, les corps vont avoir tendance à se raidir. Homme comme femme, le visage peut se crisper involontairement comme saisi soudainement par le plaisir, on sent qu’on perd le contrôle de soi et différentes parties de nos corps réagissent. On va constater par exemple une accélération de notre rythme cardiaque et de notre respiration. C’est un moment où on va sentir une succession de contractions saccadées des muscles pelviens chez la femme et du pénis chez l’homme. Il se peut que vous trembliez de tous côtés et peut-être allez-vous vous laisser aller à pousser des cris de plaisir ! On peut avoir des réactions émotionnelles différentes et incontrôlées qui font relâcher la pression quand c’est fini. Certaines personnes pleurent (dysphorie post-coïtale) ou explosent de rire après l’orgasme.
La durée d’un orgasme va de 3 à 25 secondes généralement et peut aller jusqu’à 2 minutes.
Il est important de faire tomber un mythe erroné chez les êtres à pénis : l’éjaculation n’est pas synonyme d’orgasme. Quand l’homme éjacule, ça ne signifie pas nécessairement qu’il a un orgasme, et un homme peut aussi avoir un orgasme sans éjaculer (même si peu y arrivent, car cela demande une pleine conscience et maîtrise de son corps).
Sachez que les femmes aussi peuvent avoir une éjaculation féminine (aka femme fontaine), qui n’est pas non plus synonyme d’orgasme.
L’orgasme n’est pas une fin en soi, mais c’est un signe de satisfaction sexuelle
L’orgasme est un signe de plaisir. Avoir régulièrement des orgasmes quand on fait l’amour est un signe d’épanouissement sexuel, mais qui ne doit pas virer à l‘obsession permanente de l’orgasme.
On sait qu’il y a un « fossé orgasmique » important entre femmes hétéros et hommes hétéros. Ce terme a été propulsé par la docteure Laurie Mintz, prouvant que les femmes cisgenres hétérosexuelles ont moins d’orgasmes que leurs partenaires masculins. Cela est dû notamment à des scripts sexuels hétéros négatifs : objectification de la femme, une sexualité phallocentrée et masculiniste dans les films pornos, méconnaissance des femmes et des hommes du corps de la femme, un clitoris oublié alors qu’il est la source principale du plaisir de la femme, des femmes qui pratiquent la fellation sur leurs mecs alors que les mecs (et elles-mêmes) vont être réticent-es face au cunnilingus.
Sans compter que l’acte sexuel hétéro se termine souvent dès que l’homme a éjaculé, alors qu’il n’est pas obligatoire de s’arrêter forcément après cela. Ce qui n’est pas un problème connu chez les couples lesbiens, qui ont souvent des rapports plus longs, plus variés, plus attentifs et donc globalement plus satisfaisants et orgasmiques que les hétérosexuelles. Comme on vous l’a dit plus haut, les femmes peuvent être multi-orgasmiques et le sexe ne se résume pas à la pénétration. Il est même possible d’avoir des orgasmes rien qu’à la stimulation des seins (si si, lisez les témoignages sur l’orgasme mammaire) !
La masturbation, première clef d’accès à l’orgasme
Le conseil premier pour connaître l’orgasme est de se masturber ! N’attendez pas qu’un partenaire vienne nous délivrer de l’ignorance du plaisir. Apprendre à se le donner soi-même, est une étape essentielle pour arriver à comprendre son corps, pour soi et aussi pour mieux prendre du plaisir ensuite à deux ! Vous ne savez pas comment vous masturber ? Il existe des sites créés par des femmes pour vous guider, avec des vidéos explicatives comme OMG Yes ou Climax. On peut citer aussi des podcasts de guide de masturbation féminine comme Voxxx ou Femtasy. Une des méthodes de masturbation féminine les plus populaires est le humping. N’hésitez pas non plus à vous aider d’un sextoy, comme le Womanizer Duo par exemple !
Pour conclure, rappelons que jouir n’est pas seulement une question d’orgasme ! Plutôt que de courir après l’orgasme, prenons le temps d’apprécier chaque moment où nous faisons l’amour, où nous nous masturbons ! Il faut valoriser le plaisir ressenti, la connexion des corps et honorer ce moment de communion à soi et à l’autre.
Joyeuse Journée de l’Orgasme à toutes !