On a trop souvent présenté les orgasmes féminins comme un grand mystère, un Graal inaccessible réservé à quelques élues. En réalité, il n’a rien de mystique ! Il n’existe pas un seul orgasme féminin, mais une variété d’orgasmes possibles. Voyons ensemble les différents types d’orgasmes existants, pour mieux comprendre, explorer et surtout… se réapproprier le plaisir.
Pourquoi parler des orgasmes féminins ?
Pendant trop longtemps, le plaisir féminin a été invisibilisé, ignoré ou réduit à une représentation simpliste : celle d’un orgasme vaginal qui ne vient qu’avec la pénétration. Cette vision patriarcale a nourri beaucoup de frustrations, complexes, et tabous.
Mais les choses changent, grâce aux recherches scientifiques, à la parole des femmes et aux mouvements sex-positifs. C’est seulement en 2017 que l’anatomie du clitoris est re-découverte, avec le clitoris imprimé en 3D d’Odile Fillot, et ajoutée à un livre d’SVT.
Parler des orgasmes féminins, c’est reconnaître que le plaisir féminin n’est pas un « continent noir » et qu’il a son importance. C’est aussi le sortir de l’incompréhension.
Les grands types d’orgasmes féminins
L’orgasme clitoridien
C’est le plus courant et pourtant il est souvent dévalorisé. La faute en partie aux croyances transmises par la psychanalyse freudienne, qui le décrivait comme un « orgasme infantile ». L’orgasme clitoridien est provoqué par la stimulation directe ou indirecte du clitoris, seul organe du corps qui a pour seule fonction le plaisir. C’est l’orgasme que la majorité des femmes atteignent le plus facilement, notamment par la masturbation ou grâce au sexe oral.
L’orgasme vaginal
Longtemps érigé comme « l’orgasme adulte », il est en réalité moins répandu. Il peut être atteint via la stimulation de zones internes comme le point G, situé à quelques centimètres à l’intérieur du vagin sur la paroi antérieure. Parmi les féministes, on l’appelle également « orgasme clitoridien interne », car la partie interne du clitoris joue un rôle dans l’orgasme vaginal. Certains vibromasseurs sont pensés pour stimuler le point G et faciliter l’accès à cet orgasme. C’est le cas du sextoy Enigma de Lelo et l’Orchidée N°5 d’Idée du désir. Certaines femmes vivent cet orgasme comme une montée plus diffuse, profonde, moins explosive que l’orgasme clitoridien.

L’orgasme mixte
L’orgasme mixte est le résultat d’une stimulation simultanée du clitoris et du vagin, souvent décrit comme particulièrement intense. Il peut être provoqué lors de certaines positions sexuelles, par un sextoy à double stimulation ou avec les doigts.
L’orgasme mammaire ou orgasme des seins
Les seins et les mamelons sont des zones érogènes puissantes. Pourtant, malgré l’attraction sexuelle attribuée aux seins, beaucoup d’hommes ne prennent pas le temps de vraiment s’y attarder avec attention. Or, une stimulation soutenue et consciente de ces zones peut conduire à un orgasme mammaire. Bien sûr, cela dépend beaucoup de la sensibilité individuelle, du niveau d’excitation général et de l’état de relaxation.
L’orgasme anal
Certainement l’orgasme le plus tabou, il repose sur la stimulation de la zone anale et du périnée. Cette région est riche en terminaisons nerveuses, et le plaisir peut être très intense. Attention toutefois à respecter certaines règles de sécurité !
L’orgasme du point A et du col de l’utérus
Ces orgasmes sont moins connus car plus rares et très personnels. Ils dépendent d’un relâchement profond et d’une grande confiance corporelle. Leur intensité peut être émotionnelle autant que physique, avec parfois des sensations de « vagues » de plaisir.
L’orgasme mental ou énergétique
Cela peut sembler fou, mais il est possible de jouir sans contact physique. Cet orgasme repose sur l’imagination, la méditation, la respiration ou encore le tantra. Notre cerveau aussi est un organe sexuel à part entière.
Et si l’on ne jouit pas ? C’est OK aussi.
Le mythe de « l’orgasme obligatoire » peut être source de souffrance. Il est essentiel de rappeler que l’orgasme n’est pas un but à atteindre à tout prix. Le plaisir réside aussi dans les caresses, la connexion, le désir partagé. Certaines personnes ne jouissent pas, ou pas toujours, et cela ne signifie pas qu’elles n’ont pas de plaisir. La pression sociale, les traumas, les maladies, le burnout… peuvent rendre l’accès à l’orgasme plus difficile. Et c’est parfaitement normal.
La sexualité, sans pression, avec curiosité et bienveillance
Explorer la diversité des orgasmes, c’est aussi revendiquer un droit fondamental : celui de connaître son corps ! La sexualité féminine continue d’être stigmatisée à travers le monde et d’être brimée. La masturbation féminine est toujours plus taboue que celle des hommes et certaines cultures condamnent des femmes pour des questions de virginité.
Que vous soyez en solo, en couple, avec ou sans pénétration, le plaisir vous appartient. Il évolue au fil des âges, des cycles, des émotions. Et c’est ce qui en fait toute sa richesse.